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Critiques de Magdeleine du Genestoux (2)
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Une petite vaniteuse

Roman de la Bibliothèque rose datant des années 1930. Ce livre me vient de ma mère et c'est sans doute pour cela que je l'affectionne particulièrement.

Étant enfant, j'ai adoré l'histoire de Zozo, insupportable prétentieuse aux prises avec l'affreuse Cousine Planchut et son huile de foie de morue. Mais, ce n'est pas de l'histoire dont je tenais vraiment à parler.

C'est plutôt de l'objet-livre et de ce qu'il représente.



Il y a des livres dont on ne se souvient plus..d'autres qu'on n'oublie jamais. C'est le cas de celui-ci, qui j'en conviens, est loin d'être un chef d’œuvre du genre. Mais je l'ai tellement lu et relu qu'il serait difficile de l'oublier..



Aujourd'hui encore, le tenir entre mes mains me procure une certaine joie. Il est vieux, la tranche toute abîmée, les pages jaunies par le temps et surtout il a l'odeur des livres anciens.

L'odeur des vieux livres peut en rebuter certains..moi elle m'envoûte et me transporte vers cet autrefois, vers ces histoires contées, vers l'Histoire dans laquelle je me plonge avec délectation.

Oui, je m'égare sans doute mais peu importe...L'essentiel est dit.

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Le cirque piccolo

Oh mon dieu, pourquoi.



Pourquoi j'ai lu ça? Pourquoi ça a été écrit? Les gens qui l'ont lu s'en sont-ils remis un jour?



Bon, j'en fais peut-être un peu trop. Allons-y dans l'ordre. "Le cirque Piccolo", de Magdeleine du Genestoux, en bibliothèque rose: je pensais saltimbanques, clowns, numéros amusants, animaux dressés intelligents, cirque itinérant, épiques aventures. Ca réveillait en moi le vague souvenir d'un bouquin dont j'ai tout oublié ou presque, mais que j'aimais bien, et qui parlait d'un gentil chien de cirque. Bref le titre me plaisait, je m'apprêtais à passer un chouette moment sans prise de tête. Après lecture du synopsis, on réalise que ce sera un peu différent, mais allons-y gaiement quand même, on va bien rigoler.



Ou pas.



Je me suis retrouvée avec une bande de gamins désoeuvrés et ingérables, dont le plus jeune a plus de cervelle que toute la population des environs, qui par vague esprit de charité (et surtout pour s'amuser), monte un cirque qui va tourner dans environ trois villages.



Voilà, voilà, voilà.



Les trois garçons Marval rentrent au domaine de leurs parents pour les vacances, et y retrouvent leurs petites soeurs (on ne va pas commencer à éduquer les filles, sinon on ne s'en sortirait pas). Ils vivent dans un château, leur père s'occupe de faire valoir ses propriétés, donc tout va plutôt bien pour eux, ils n'ont pas trop à s'en faire. Ils ont été accompagnés durant leur trajet par leur tante Véronique, une "vieille demoiselle" très gentille et un peu originale. L'été s'annonce bien, mais, malheur! Le frère de M. Marval tombe malade, au Maroc, les parents s'empressent donc d'aller à son chevet, laissant leurs mioches à la garde de la grand-tante. Qui tombe malade et doit se faire opérer.



Voilà donc nos cinq terreurs livrées à elles-mêmes, puisque les deux domestiques du château, Antoine et Eugénie, ne servent à rien. Ils ne font que se désoler du grand n'importe quoi que font leurs petits maîtres (l'aîné a quinze ans), et les enjoindre mollement à se comporter mieux.



Or, un enfant pauvre du village, bien malheureux, orphelin, battu par son oncle alcoolique, enfin bref la totale (à côté, Rémi-sans-famille vit dans la joie) qui porte le nom de Colin, émeut ces chers bambins. Qui décident de lui venir en aide en montant un cirque itinérant, puisqu'ils ont justement fait un tour à la foire quelques jours plus tôt, et qu'ils se sont dit que ça avait l'air trop facile de faire des tours et de berner la populace. Pour récolter des fonds, vous voyez. Pour faire la charité mais sans avoir l'air de la faire. Et puis ça a l'air fun, surtout. Alors va pour le cirque Piccolo. Pourquoi "Piccolo", au fait? "Ce nom avait surgi brusquement dans son esprit, sans qu'il eût pu expliquer pourquoi" (p.88) Ah bon.



C'est là pour moi que tout bascule. J'avais envie de les gifler tous (la lecture me rend parfois très violente), mais je me disais qu'il y aurait une morale à cette histoire, qu'il s'agissait sans doute d'un récit initiatique où ils allaient apprendre la dure réalité de la vie, se frotter à des péripéties qui les feraient grandir, mûrir. La route les rapprocherait des gens, leur donnerait des valeurs, les aiderait à transgresser les barrières sociales et à devenir meilleurs. J'avais bon espoir.



J'avais tort.



Les enfants, âgés de 15 à 9 ans, je le rappelle, parviennent à émerveiller toute la population des environs. Les paysans sont tous des crétins finis.



Je ne plaisante pas: par exemple, ils ont utilisé une peau d'ours pour faire un costume à la petite dernière, et tout le monde est persuadé qu'il s'agit vraiment d'un ours. Des boîtes en carton peintes font figure de poids de cinquante ou cent kilos pour un soit-disant Hercule gaulé comme une crevette, et ça passe. On colle une barbe à un gosse qui se met à dire la bonne aventure, et la foule est en délire. L'argent coule à flots. Mais, mais, mais...



J'ai fait une pause. Laissons tomber la crédibilité, retrouvons notre âme d'enfant... Gamine, j'aurais voulu y croire. J'aurais voulu que ce soit possible de prendre la route sur un coup de tête, et d'avoir un succès délirant dans les villages d'à côté sans que personne ne me reconnaisse.



Oui mais...



Et ce pauvre Colin, qui les accompagne sur le chemin, et dont tout le monde se fout? Il ne sert à rien, n'a aucun rôle dans le cirque pourtant monté pour lui. Je croyais vraiment qu'il allait, comme souvent dans ce genre d'histoires, devenir comme un frère pour les petits Marval, mais faut pas rêver. Faire la charité, d'accord, mais ne nous mêlons pas à ces gens-là, tout de même! De plus, tout ce qui le concerne est truffé d'incohérences. Ca vaut la peine de se pencher sur son cas:



"Mme Marval, qui était très bonne, avait plusieurs fois voulu s'occuper de Colin, mais Grippe-Sou l'avait très mal reçue; elle avait alors convenu avec Colin que chaque jour, le petit, profitant d'un moment où il ne serait pas vu par son oncle, viendrait chercher à manger au château. Depuis ce jour Colin n'eut plus faim." (p. 35)



"Colin était un peu plus petit que Paul; avec ses cheveux roux et sa figure hâlée, sa maigreur faisait peine à voir et ses yeux noirs étaient souvent remplis d'inquiétude et d'effroi" (p. 36). Je ne sais pas avec quoi Mme Marval le nourrit, mais ça n'a pas l'air terrible.



Et c'est comme ça tout au long du livre.



Et ce pauvre Antoine, le domestique qui n'a pas inventé l'eau chaude, et dont tout le monde se fout? Il passe son temps à maugréer mollement qu'il faudrait tout de même rentrer au domaine, mince alors, quelle honte pour une si respectable famille d'avoir ses enfants sur les routes comme de vulgaires saltimbanques! Personne ne l'écoute.



Et ce mépris affiché des paysans, crétins, méfiants, sans doute rudes à la tâche, mais à la cervelle tout aussi rude...



Chuuuut, cerveau. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Regarde, déjà les enfants se font arrêter par les gendarmes et le garde-champêtre, qui veulent vérifier leur identité.



Ah, un incendie fait rage. Les enfants ont une attitude héroïque, et tout le monde les adore. L'un sauve carrément un bébé des flammes. Les paysans crétins ne faisaient que courir dans tous les sens, inutiles et paniqués: les trois gamins ont plus de bon sens que tout le village. Le miracle de l'éducation, sans doute.



Leur identité est confirmée, ils donnent une grande représentation d'adieu, parce qu'ils ont décidé de rentrer (pourquoi? on ne sait pas, ça leur a pris comme ça). Ah, voilà leurs parents qui revenaient avec l'oncle convalescent, justement en passant par là. Ils se seraient tous fait copieusement engueuler, s'ils n'avaient pas eu une attitude héroïque lors de l'incendie. Tout le monde se fait des bisous, et on rentre.



Et Colin? Le petit malheureux? Ah, oui, Colin. Bon bah, l'oncle du Maroc l'adopte, et on pourvoit à ses besoins. Fin de l'histoire.



(Et l'argent récolté, il devient quoi? Aucune idée. Ils ont peut-être acheté des bonbons avec, ou organisé un barbecue)





A mes yeux, c'est vraiment un gros ratage. Les enfants qu'on voudrait dépeindre espiègles et vivants étaient insupportables. Le prétexte de l'expédition est bancal. Le rythme est inégal. La crédibilité frise le zéro. Même à neuf ans, j'aurais franchement fait la grimace devant ce bouquin, qui a de plus mal vieilli. Je ne pense vraiment pas qu'il puisse encore faire rêver un enfant aujourd'hui.



Magdeleine du Genestoux, je crois que toi et moi, on ne va pas être copines.





Bonus "Touche pas à mon pote":



"- Mais ce n'est pas tout, continua Paul, nous nous sommes approchés de la baraque où l'on exhibe une famille nègre...



- Eh bien! interrompit Jean, impatient, la famille nègre?...



- C'est une famille blanche peinte en noir!..."
Lien : http://cequejenlis.canalblog..
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