AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de MaiaAlonso


Maintenant, je ne veux plus, je ne veux plus faire semblant. Pour quel enjeu ? Que m'importe l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre, puisque j'ai tout perdu.

Vivant. Il est là. Quelque part, au détour d’un chemin bordé de pierres vives, croupissant dans l’ombre d’un terrain creux ou caché dans l’enchevêtrement d’un buisson de ronces, ou bien encore cloîtré dans une pièce sombre aux murs crasseux. Un jour, il sera face à moi. Fatalement. Parce que je le veux. Même si je connais maintenant le nom de celui qui m’a dépossédée de toi, de ta voix, de ton souffle, de ton odeur, je ne sais rien de lui. Pas encore. Et je ne veux pas le nommer. Je sais seulement qu’il ne venait pas de loin. Toi, tu le connais, forcément. Tu reconnaîtrais son visage même si tu ne l’as vu que furtivement, même s’il n’est pour toi qu’une ombre surgie des ténèbres. Peut-être même était-il si près de toi que tu as dû remarquer quelque détail qui m’a échappé sur la photo. Tu as sans doute entendu sa voix, perçu son souffle, respiré son odeur. Et ses mains. Oui, ses mains sur toi. Lui, quelque part dans l’écho répercuté des pas qui ont résonné à tes oreilles. Lui, vivant aujourd’hui. Oui, vivant. Sur la photo, le visage offert au soleil, il avait, au coin des lèvres, un léger sourire. Ce visage est gravé en moi, même si je ne l’ai vu que quelques secondes. pp.57-58.
Commenter  J’apprécie          180





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}