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Citation de SeriallectriceSV


[...] un peu plus haut vers Port-Royal, au numéro 115 du boulevard Saint-Michel. Là était le point de rassemblement des nationalistes du Maghreb qui étaient de passage à Paris ; il y régnait une effervescence extraordinaire. On disait « le 115 », et tout le monde savait de quoi on parlait.
Les différences profondes qui pouvaient séparer les Algériens, les Tunisiens et les Marocains - qu'elles eussent trait à l'histoire, aux manières de vivre, aux régimes politiques que ces nations aspiraient respectivement à se donner quand elles seraient libres - disparaissaient dans l'atmosphère de société secrète et de joyeuse compagnie qui était particulière à ce lieu. Cela valait aussi pour chaque pays pris à part : sous les portes cochères du Quartier latin, j'ai vu fraterniser des communistes marocains avec des gens de l'aile droite de l'Istiqlal, ceux qui voulaient pour le monarque les plus grands pouvoirs, et pour la religion la plus grande influence. Au moment où j'étais à Paris, quelques années avant les indépendances, l'exigence d'union sacrée dominait les esprits ; la moindre division, disait-on, serait exploitée comme un avantage par les Français. L'exil aussi favorisait la solidarité. C'est plus tard que des divergences profondes apparurent, et qu'elles devinrent quelques fois des conflits armés.
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