AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AlombreDesNenuphars


[Aldire] éprouvait au creux de son cou la douceur du bois échauffé par celui du violoniste, et le glissement des crins de l’archer , parfois lisse et doux, parfois rugueux, violent. Les pincements et les chocs vigoureux des doigts sur les cordes tendues lui semblaient s’abattre sur son propre cœur. (…)
Elle regarda le visage du violoniste. Il était la musique. Il n’y avait plus de doigts agiles, plus de bras délié ni d’épaule souple, il ne s’agissait plus d’instrument de bois verni ni de la partition d’un autre.
Aldire sentit son corps ’enfoncer dans le fauteuil, de tout son poids au cœur du fauteuil et même au-delà. Elle se liquéfiait par l’intérieur. Elle s’épanouit puis s’évapora. Volute d’argent, elle s’enroulait autour du visage musical. Elle était en lui, juste derrière ses yeux, collée à l’intérieur de sa peau luisante. Son cœur fondait, répandant dans tout son corps une chaleur humide. Elle pleurait. Elle tremblait. En silence. Elle voulait tellement être de cette musique, être cette musique même.
(…) [Elle] reporta son attention sur le violoniste.
Elle caressa mentalement sa peau douce, ses joues chaudes, ses lèvres tendres et veloutées. Du melon. Elle en avait mangé, une fois, il y avait longtemps.
Alidre ne pensait plus. Des larmes avaient emporté ses pensées. Elle était une goutte de rosée qui, dans un ultime effort, tentait de refléter le pétale duquel elle s’évaporait. 
Commenter  J’apprécie          30









{* *}