Quand le chien le voyait passer avec ses guêtres et son sac à dos, il s’accrochait à Victor et le suivait toute la journée avant de retourner s’allonger devant sa porte. C’était devenu une habitude, Victor passait dans le village et emmenait le chien. C’était un bon compagnon de marche qui aimait se vautrer dans les ruisseaux, partager un sandwich et connaissait des passages qui n’étaient pas marqués sur les cartes. C’était un animal intelligent qui avait passé ses premières années avec les bergers gardant les moutons dans les alpages
C’était ce genre de diablerie qui avait donné sa réputation à la Vallée. Le brouillard s’installait pendant des semaines, effaçait la rue du village au bas de votre fenêtre. Il espérait que Josépha pourrait franchir les Abymes. C’était dangereux ; on ne savait plus où étaient sa droite et sa gauche, on pouvait tourner en rond pendant des heures et basculer dans un ravin. Il se rassura, elle avait les chiens, ils la ramèneraient au village.