C est vrai que je ne suis rien sans lui. Heureusement qu'il me le répète, car j'ai une fâcheuse tendance à l'oublier. Il gère notre vie de famille, les comptes, la maison, ma vie sociale. Je ne sais plus rien faire sans son aide. Il est mon tout, mon idéal.
Certes, j'ai déjà vécu des moments heureux, où je riais avec insouciance et où Raphaël redevenait l'homme dont j'étais tombée amoureuse. Mais cette fois, j'essaie de garder à l'esprit ce dont il est capable, même s'il m'a promis qu'il ferait des efforts, qu'il serait différent. Je ne me leurre pas, je sais ce qu'il attend de moi. Je l'accepte, et je veux bien jouer le jeu s'il ne lève plus la main sur moi et ne touche pas aux enfants. Dans ce cas, ses désirs seront des ordres.
Ses paroles sont comme du poison qui s'infiltre dans mes veines. Chaque phrase est un couteau qui ouvre une plaie. Je la sens bien ouverte, le sang coule. J'ai mal.
Je le sais mieux qu'il ne croit, je dois rester prudente dans mes paroles et mes actions. Si je veux garder mes enfants et les protéger, je dois me soumettre. Je leur dois cela.
Mon père m'a toujours dit que j'avais hérité de Maman ce don de rendre le sourire grâce à de "simples" fleurs.
Les coups font mal, mais les paroles blessent encore plus.