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Critiques de Manuel de Meneses (4)
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Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur..

Il y a quelques années, je découvrais les éditions Chandeigne à la faveur d’une masse critique qui m’avait permis de recevoir un roman d’un auteur portugais. Judicieusement, l’éditeur avait joint à l’envoi du roman son catalogue. Un vrai plaisir et une source de tentation que de feuilleter ce catalogue. Outre les auteurs lusophones, Chandeigne propose également des récits de voyages et d’expéditions. A la suite de cette découverte, plusieurs ouvrages de la collection sont venus rejoindre mes étagères. Enfin, je me lance dans la lecture d’un de ses livres, en l’occurrence « Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur les côtes d'Arcachon et de Saint-Jean-de-Luz », un petit livre au niveau pagination mais très riche au niveau du contenu.



Cet ouvrage qui s’intéresse au plus grand naufrage qu’ait connu la marine portugaise en 1627 est divisé en deux parties. La première est un documentaire qui explique le contexte politique, historique et aussi un peu technique de cet événement. Je n’ai pas envie de parler de préface, c’est plus que cela. Selon moi, une préface vient éclairer la lecture mais n’est pas forcément indispensable. Ici, on ne peut se passer de cette partie documentaire si l’on souhaite comprendre le récit qui suit. En une cinquantaine de pages, riches en informations et étoffées par de nombreuses cartes et illustrations, Xavier de Castro propose un documentaire passionnant et instructif. La deuxième partie est la relation écrite par Francisco Manuel de Melo, un des rares rescapés de ce naufrage. Son récit ne revient pas sur le contexte, ce qui rend la lecture du documentaire le précédant absolument indispensable, mais se concentre sur le naufrage lui-même. Ce texte est remarquable, tant par la précision de ce qui est narré que par la façon de le faire. En effet, s’il s’agit bien d’une relation, donc du récit circonstancié d’événements, le style n’est pas celui d’un compte-rendu. L’écriture de l’officier de marine est vivante, très belle, et très évocatrice. Je ne suis guère étonnée que de Melo soit devenu un auteur de renom par la suite, écrivant dans divers registres, poésie, histoire, théâtre, philosophie…



« Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur les côtes d'Arcachon et de Saint-Jean-de-Luz » est un ouvrage captivant et très intéressant qui me confirme que Chandeigne est une maison d’édition qui mérite le plus grand intérêt. Ceux qui aiment les récits maritimes et s’intéressent à l’Histoire devraient être séduits par ce livre.
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Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur..

Sept vaisseaux naufragés, plus de 2000 morts, une cinquantaine de canons de bronze et des montagnes de poivre perdus dans le sel de l'océan : voilà le bilan de la pire catastrophe navale de l'histoire du Portugal. Très éloignée de la sécheresse de certains journaux de bord, la relation de Francisco Manuel de Melo restitue avec brio l'effroi qui s'empara des marins au moment où les fiers navires de l'Armada portugaise vinrent se disloquer en cette année 1627 sur les côtes du golfe de Gascogne. Ce drame est l'occasion d'observer toute la palette des passions humaines : tandis que des marins courageux s'engouffrent en barque dans la tempête pour tenter de sauver les équipages, sur d'autres côtes, des naufrageurs assiègent les vaisseaux échoués pour terminer l'œuvre de la Nature et en dépouiller les occupants. La passionnante préface de Xavier de Castro complète de façon pertinente le récit. L'édition, richement illustrée, augmente encore le plaisir de la lecture



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Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur..

"Le Grand Naufrage de l'Armada des Indes" vient bien dans la continuité de cet autre récit que je viens de lire "les Naufragés du Wager".

En effet, ce livre est rédigé en totalité à  partir des récits de l'époque, le naufrage de 7 vaisseaux de la grande armada des Indes qui a eu lieu en 1627 sur les cotes landaises actuelles.

En fait, ce livre est celui du témoignage écrit de Francisco Manuel de Melo qui avait 19 ans au moment du drame; il est remarquablement rédigé.

Mais surtout il est intelligemment complété, en une longue introduction, par une analyse très intéressante de ce naufrage par Xavier de Castro qui nous éclaire sur beaucoup de détails.

Hormis la description du sort de chacun des vaisseaux de guerre, et de ses marins, Xavier de Castro nous apprend, par exemple, que les Français des côtes landaises, mis à part ceux de Saint-Jean-de-Luz, étaient de véritables sauvages s'habillant de peaux de chèvres et achevant les naufragés rescapés sur les plages afin de les dépouiller: A peine s'étaient-ils sortis des flots tempétueux, ils subissaient un accueil meurtrier... J'ai peine à croire qu'au XVIIème la population française était encore aussi arriérée que cela, mais les faits sont là ! A contrario, Francisco Manuel de Melo loue une reconnaissance éternelle à l'attention des habitants de Saint-Jean-de-Luz pour leur humanité.

Un livre qui vaut franchement la lecture.
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Le grand naufrage de l'Armada des Indes sur..

Eclairant, passionnant, « le grand naufrage de L'Armada Des Indes, sur les côtes d'Arcachon & de Saint-Jean-de-Luz » est un récit maritime. Francisco Manuel de Melo relate le naufrage de l'Armada des Indes en 1627. Mais, bien plus que cela encore. « Pour désigner l'épave d'un navire échoué sur la côte au fond de l'eau, il n'y a aucun terme spécifique. La racine latine du terme « épave » est pavere « avoir peur ». Rescapé du naufrage dans le golfe de Gascogne, à peine âgé de 19 ans, l'auteur relate les faits implacables. « Ce fut en vain que par trois fois la flotte tenta de sortir et cet échec répété fut interprété comme un mauvais présage. » « Les navires « expavidés » qui se dispersent et errent vingt jours durant…. Cinq galions de guerre, escortant deux énormes caraques de retour des Indes chargées d'immenses richesses se fracassèrent en d'innombrables débris épars sur 200 km de la côte aquitaine. le bilan fut sans appel : près de 2300 morts et moins de 500 survivants, plusieurs dizaines de canons perdus avec une cargaison estimée à trois millions de cruzados d'or, une fortune engloutie ou pillée. » Doté de cartes maritimes, d'illustrations de galions et caraques ibériques datant de la fin du XVII ième siècle l'ouvrage est marquant. On a l'impression d'être en plongée dans cette époque où les forces des pays communiaient avec la mer. Les découvertes, le commerce et les négoces. A noter : « 300 ou 400 esclaves « mâles et femelles » instruits en divers arts et métiers, musiciens, brodeurs, tailleurs, écrivains, faiseurs de conserves, confitures, cuisiniers etc. Valant l'un portant l'autre 150 écus, soit pour l'ensemble 50.000 écus. » Les navires symbolisaient le pays, microcosme sociétal, politique, militaire et financier. Les habitants de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure ont sauvé barque après barque, malgré les vagues intestines, la folie d'une mer diabolique : des marins apeurés, frigorifiés qui savaient leur mort certaine. Controversé par les pillages des richesses des épaves échouées. Parfois par les habitants sans aucun scrupule, affamés et pauvres. « Sous la surface de la mer, l'eau pénétrait déjà par les fentes de la coque si précipitamment qu'elle montrait son désir de s'emparer du bâtiment la première, tandis que les vagues, aussi voraces qu'audacieuses, ne voulaient l'envahir qu'en passant par-dessus les bords, telles de vaillants soldats escaladant les murs d'une forteresse. » « Je restai auprès de Manuel de Meneses durant presque toute cette nuit d'angoisse parce que je lui étais redevable de son affection et de son enseignement. » La première barque venant de Saint-Jean-de-Luz arrive. Les hommes à son bord obligent Manuel de Meneses d'embarquer le premier. Il refuse. Un chantage s'instaure. « Car c'est après seulement que partiraient d'autres barques que l'on préparait pour porter secours au reste des gens » Ce récit témoignage, érudit, émouvant est une navigation en pleine mer, un choc de lecture. Tant par la multitude des naufrages, mais aussi par l'admiration que l'on porte à ces hommes des mers qui luttaient sur les flots pour faire fructifier leur pays, affronter l'ennemi. La mer était le passage obligé. La préface de Xavier de Castro, explicite, inaugurale, brillante est une conférence à ciel ouvert. La traduction de Georges Boisvert, source d'un travail colossal pour rassembler l'épars dans une exactitude perfectionniste est remarquable. Cette traduction est aussi une collecte de mots sur les maux, les angoisses de ces hommes, les confrontations à l'encontre d'une mer rebelle et déchaînée. Apprenant, bénéfique, « le Grand Naufrage de l'Armarda des Indes sur les côtes d'Arcachon & de Saint-Jean-de-Luz » est une preuve historique. Lisez ce récit en bord de mer à Saint-Jean-de-Luz. Publié par les Editions Chandeigne.



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