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Critiques de Manuèle Peyrol (4)
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Géographie des baleines

Merci au Livre de Poche et à Babélio de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Oran, 1940, Bérénice, une fillette de 4 ans et demi, est choyée par ses parents. Des parents, à l'esprit ouvert, qui privilégient l'épanouissement et l'éducation de leur enfant. Une enfant qui développe un certain esprit critique envers les adultes par l'observation de leurs travers, leurs contradictions.



Au fil du récit qui s'échelonne sur plusieurs années, le lecteur suit l'évolution de Bérénice. La fillette continue, certes, à développer son esprit critique envers les adultes mais porte aussi un regard aiguisé sur le monde qui l'entoure et sur les événements qui jalonnent le début des années 40. Elle se crée aussi son propre univers.



L'enfance, c'est aussi une période d'apprentissage. La découverte de l'école ne se fait pas sans heurts car Bérénice est une enfant précoce et la fréquentation de ses condisciples se révèle très complexe. Mais elle parviendra à nouer quelques amitiés marquantes.



Ce qui m'a intéressée le plus dans ce livre c'est la construction d'une personnalité d'une enfant et l'observation de sa perception du monde.



Ce qui m'a moins plu ce sont les premières pages, j'ai cru que je ne viendrai pas à bout des ce livre. L'auteure, par des tournures de style complexes, intellectualise de façon trop appuyée son personnage, la déshumanise. Ca s'arrange par la suite, mais j'avoue que des phrases du style "Elle abandonne l'inerte à tous les autres , qui forment le magma indifférencié de l'espace." ont tendance à m'irriter et me donnent l'impression de perdre mon temps.



L'histoire : oui, l'excès de démonstration stylistique : non. D'où cet avis mitigé mais pas totalement négatif.
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Géographie des baleines

Oran, 1940.

Bérénice une gamine de cinq ans, y vit avec ses parents.

Elle est une enfant très éveillée, s'intéressant à tout, écoute souvent le soir en chemise de nuit les conversations des adultes qu'elle compare à des baleines.

Nous en apprenons sur la vie en Algérie à cette époque avec en arrière fond la Grande Guerre.

Entre désarrois et élans, elle se créera, non sans peine à se faire sa propre idée du monde.
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Géographie des baleines

J'avais de grandes attentes de ce roman et je n'ai pas été déçue. On se glisse dans l'histoire comme dans un cocon, on sourit des facéties de Bérénice, on s'émerveille de son esprit si jeune et si éveillé, de son innocence et l'on souhaiterait ardemment revenir en arrière, revenir à cet état de grâce de l'enfance.



Une écriture pleine de tendresse et de poésie qui se fait critique des torts des adultes et de leur horizon si étriqué, ces baleines qui semblent sourdes et aveugles à tant de merveilles et de découvertes. Une lecture agréable qui, sous des dehors qui peuvent paraître légers, soulèvent quelques questions plus graves, touchant à la philosophie et à la vie.
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Géographie des baleines

L’enfance rend-elle imperméable aux mensonges et aux faux –semblants des adultes ? Selon Manuèle Peyrol, la réponse pourrait être positive si l’on est, comme le principal personnage de son roman, Marie, dotée d’une lucidité à toute épreuve et d’une perspicacité hors norme.



Marie est âgée de cinq ans en 1940 .Elle demeure dans un appartement bourgeois avec vue sur le port d’Oran. Tout pourrait se passer très normalement à ceci près que marie a, déjà, décelé dans l’attitude des adultes un côté ridicule qui la conduit à assimiler ces derniers à des baleines, en raison de la perception de leur taille, aussi démesurée que celles des vraies baleines.



Des échos de conversation tenues entre ses parents parviennent aux oreilles de Marie , des bribes de phrases captées dans les propos des habitants de son immeuble qui semblent se présenter comme des échantillons représentatifs de la société coloniale de l’époque : la « dame russe » , ainsi que l’appelle Marie, en raison de son origine russe blanche, monsieur Pinchina , élégant , urbain, cultivant le raffinement , dont on apprend la judéité ,la concierge Madame Visconti, la servante Amina , qui va conduire avec Marie quelques dialogues piquants sur les « Indigènes « et la transformation de l’Algérie: « Ils disent que c’est la France mais nous ne sommes pas des Français. Eux sont chez eux, et nous aussi nous sommes chez eux, même si nous sommes chez nous … »



L’école, le cours Fénelon, que fréquente Marie, est aussi un révélateur pour elle ; elle y exerce une acuité d’observation, une capacité d’assimiler les savoirs et les situations peu communes pour son âge, qui conduisent la directrice de ce Cours Fénelon à lui faire sauter une classe. Ce franchissement accéléré de son parcours scolaire la fait se lier à Bonbon, copine de classe complice de ses rêveries et surtout à Sarah, qui quitte le cours, par suite de l’adoption des lois anti-juive vichystes. On est en 1940, et Marie ne se remettre jamais vraiment du départ de Sarah vers l’exil : « Et plus de Dieu, plus d’ange, plus de Sarah pour la sortir de là ? Sarah dispensée de catéchisme parce que les Juifs ne croyaient pas en Dieu (…) Sarah si lointaine… Sarah qu’elle ne reverrait jamais peut-être si les bombes continuaient à tomber sur Londres. Ensemble, elles auraient trouvé un sens au grand déménagement des étoiles. »



Le cours des événements qui se succèdent , poursuite de la guerre , bombardement de l’Afrique du Nord par les Alliés en 1942 avant leur débarquement, le sabordage de la flotte française tout près d’Oran, dans le port de Mers-el-Kébir, le départ de certains vers le front d’Italie , tout cela , la grande histoire , est vécu par Marie à travers son regard d’enfant : les personnes de son quartier aux abris pendant les alertes aériennes, les confidence d’Amina , lui relatant la participation de membres de sa famille à la bataille de Monte Cassino .

En 1945, au mois de mai, elle surprend son père, en train de se répandre en propos véhéments et indignés, condamnant la répression qui vient de commencer à Sétif après l’apparition de drapeaux verts (le futur drapeau du FLN), et comprend que l’événement est gravissime.



Ce roman souligne à merveille la puissance du regard d’une enfant, qui, à l’âge de jouer à la marelle ou à la poupée, déteste les mensonges du monde adulte, sa cruauté, sa folie. L’histoire et l’intimisme s’y rejoignent par une confluence fructueuse augmentant l’intérêt que l’on éprouve à la lecture de ce beau roman.



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