Un mois passé au Japon donne à l’homme occidental l’illusion de la connaissance, une année lui signifie son ignorance, mais s’il [est] prêt à rester vingt ans, il [peut] alors entrouvrir les portes de la révélation.
Depuis l'adolescence, il avait voulu avancer le plus vite possible vers l'âge adulte. Une fois qu'il s'était imaginé homme, il ne s'était plus intéressé qu'à vieillir. Il aurait voulu fuir, se distancier de l'avidité et des ambitions démesurées de ses semblables. Il comptait beaucoup sur la mémoire, ou plutôt sur sa faiblesse et l'oubli, afin de se délester de certains souvenirs.