Regarde-moi. Assise sur une tombe à minuit en train de parler toute seule.
Comment en suis-je arrivée là ? Qui était mon père, maman ? Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ? Allez, dis-le moi. Bon sang, tu ne comprends donc pas c’est vital pour une petite fille d’avoir un père ?
Nan adorait son papa. Elle était si fière de lui ! On allait à tous ses concerts. Parfois, il nous emmenait déjeuner. Il était beau et charmant, même quand il était blindé. Il prenait Nan par la taille et elle rayonnait comme un soleil. Et moi… rien.
Non, je ne pleure pas. Il ne me reste plus de larmes. Ma réserve de chagrin est épuisée. Tu es vraiment cruelle de ne m’avoir rien dit. Je me moque que ç’ait été un contrebandier, un concierge unijambiste ou un clochard. […]
Il n’y aura jamais aucun homme qui me prendra par la taille en disant « Voici ma fille ». Comment as-tu pu me laisser avec un vide si énorme dans ma vie? Bordel, c’est absolument insupportable ! Maman ouvre les yeux…
Mais elle ne rouvrirait jamais les yeux.
Véronique, Nan son amie d’enfance, sa maman et son papa inconnu. Peut-être la citation qui m'a le plus touché à ce jour. D'une force incroyable.