En cette fin d’après-midi, je décidais d’aller boire un café, en face de la mer, malgré les prévisions météorologiques annoncées. Un temps de marin à ne pas mettre le nez dehors, à moins d’aimer la mer quand elle se démonte et que les vagues chahutent les bateaux et que vous avez cela dans les veines. Je m’étais attablée à la terrasse qui surplombait la plage. On était bien, au café d’Alice, on n’y voyait des familiers, ceux-là mêmes qui venaient depuis l’ouverture. Alice avait toujours un mot pour réconforter nos cœurs fragiles. Toujours un gâteau au cas où l’on passerait à l’improviste. Elle servait le café, le thé, un sachet qu’elle achetait au supermarché. On aurait pu le boire chez soi, mais l’on venait pour sa gentillesse. Pour les loups de mer, il y avait de la bière, parfois un verre de vin pour fêter une grosse prise de poissons entre amis, tout le monde était convié et l’on restait très tard. Quand c’était fini, on s’embrassait, c’était tout simple. Des instants précieux de bonheur.