Oui, j’ai voulu n’entendre que l’air du Large, cette musique barbare qui n’a pas d’opus dans notre nomenclature, dysharmonie de sons sans ordre, de la basse profonde aux stridences térébrantes, sans limites d’audace ni d’ampleur, avec des silences qui ont la profondeur de l’éternité. Oui, j’ai désiré, j’aime ces discordances qui éveillent des résonnances à l’infini, parce que, paradoxalement, elles m’accordent à l’univers. Mais j’ai soif d’harmonie. Je donnerais aujourd’hui tous les clabaudages des oiseaux de mer pour un madrigal de la Renaissance ! Même une ritournelle des années quatre-vingt ferait mon bonheur, c’est dire !