Depuis vingt ans, l’accès à l’eau potable se dégrade en Guadeloupe. Situation intenable pour les habitants, inacceptable pour un département français, et paradoxale car l’île regorge du précieux liquide.
C’est ce constat, sous forme d’enquête documentée, que nous proposent les auteurs. L’un est consultant spécialiste de l’eau (M. Laimé) et l’autre est journaliste. À coup d’études, d’analyses, de réflexions et de témoignages, ils nous expliquent le processus qui a mené a ce délabrement indigne d’un territoire développé. Et ils mettent l’accent sur les conséquences terribles de cette situation : dégradation de la nature par les eaux usées mal gérées, problèmes d’hygiène, économiques, sanitaires, etc.
Un livre coup de poing qui dénonce et qui informe factuellement, sans juger mais sans pitié. Les précisions techniques servent leurs propos sans être barbantes. Et leur regard sait éviter le manichéisme. Les responsabilités sont multiples et viennent autant de la géographie de l’île que des pouvoirs publics. Négligence des continentaux, corruption, clientélisme, difficile d’identifier l’origine du problème. Une seule chose est sûre : c’est invivable pour les guadeloupéens.
Ils se débrouillent en achetant au prix fort des bouteilles d’eau par dizaines, voir par centaines. Avec, ils se lavent, ils cuisinent, font leur lessive ou leur ménage. Des conditions de vie qui s’apparentent plus à un pays sous-développé qu’à la France. Pourtant oui, la Guadeloupe fait partie de la France !
En tant que métropolitaine, j’avoue que je ne réalisais pas vraiment l’ampleur du problème de l’eau en Guadeloupe. L’enquête de Marc Laimé et Thierry Gadault y remédie parfaitement et je sors aussi éclairée que révoltée par la lecture de leur ouvrage.
Que font les politiques ? Je ne sais pas. Par contre les auteurs de ce livre jouent parfaitement leur rôle d’éveilleurs de conscience. Merci à eux pour ce travail de longue haleine et de sensibilisation du grand public.
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