sais-tu comme on a le mal de vivre le jour où vos enfants s'en vont ? As-tu imaginé le goût de cette rupture ? Je vais te dire ce qui arrive, on est là comme un con sur le pas de sa porte à vous regarder partir, à se convaincre qu'il faut se réjouir de cet envol nécessaire, aimer l'insouciance qui vous pousse et nous dépossède de notre propre chair. La porte refermée, il faut tout réapprendre ; à meubler les pièces vides à ne plus guetter le bruit des pas, à oublier ces craquements rassurants de l'escalier lorsque vous rentriez tard, et que l'on s'endormait enfin tranquille, alors qu'il faut désormais chercher le sommeil, en vain puisque vous ne rentrerez plus.