AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marc Malès (48)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'autre laideur, l'autre folie

Helen, atteinte d'un cancer et sentant sa fin approcher, a tenu à revenir sur les traces de son passé. En compagnie de sa fille, Linda, elle a tourné en rond pendant des heures dans l'espoir de revoir une maison. Mais, après toutes ces années passées, celle-ci a dû être détruite. Aussi, c'est dans cette gare à l'abandon que les deux femmes se retrouvent. Et plus particulièrement sur un banc. Helen se souvient... Il y a plus de 50 ans... C'était une jeune et belle femme qui venait de perdre sa sœur jumelle. Désemparée et perdue, elle voyage au hasard des gares et des rencontres, sans itinéraire précis. L'une d'elle marquera à jamais sa vie. Un jour, en pleine campagne, la faim au ventre, elle fera la connaissance d'un homme, au visage ingrat, qui semble cacher ses blessures...



Une rencontre des plus hasardeuses en pleine campagne et le destin de ces deux âmes blessées s'en trouvera changé pour toujours. Helen, au lieu de se morfondre suite au décès de sa sœur, fuit à travers le pays, de gare en gare. C'est au miroir qu'elle se confie, certaine d'avoir en face d'elle Mary. Loyd, lui, se cache littéralement. Se terrant dans sa maison de campagne isolée, il évite autant que faire se peut tout contact. Ces deux-là, la belle et fascinante Helen, le disgracieux mais profond Lloyd, n'ont, semble-t-il, aucun lien. Une rencontre qui scellera à jamais leur vie. Marc Malès nous offre un album touchant, d'une grande sensibilité où flotte un parfum de nostalgie. Deux âmes blessées, percluses dans leurs douleurs, qui cherchent la rédemption. Un récit parfaitement mené, l'auteur prenant le temps de s'arrêter sur un visage, une colline ou encore des oiseaux. Le trait, précis et profondément ancré, est d'une grande finesse, l'ambiance un brin mélancolique, le noir et blanc profond et envoûtant.

Un récit tendre et émouvant...
Commenter  J’apprécie          530
Hollywood, tome 1 : Flash-back

Livre découvert en furetant de-ci de-là pour un achat multiple. La couverture m'a intriguée et hop, dans le panier ! Que fais donc une jeune femme à l'avant d'une locomotive en tenant une caméra ?



Dans cette BD, nous suivons Max Lexter, inventeur de génie du temps de Thomas Edison qui lui vole son brevet de caméra. Après un petit séjour en prison, Max a perdu son épouse et sa fille de la tuberculose. Il part donc sur les chemins pour écumer son chagrin dans l'alcool. Il en sera sauvé par un frère, Tom, et sa sœur, Janet. Ils vivront ensuite de belles aventures liées au début du cinéma.



L'histoire navigue entre le passé des personnages, 1891 et 1895, et le présent de ceux-ci, 1921, où les hommes ont perdu leur muse, Janet, et rencontrent sa fille, Jane. On ne parle pas du passé de Jane mais celui-ci semble intrigant au vu du peu d'informations qu'elle laisse entrevoir d'elle-même. Même si les graphismes ne sont pas toujours bien fait, je suis néanmoins curieuse de connaître la fin des aventures de cette curieuse fratrie. Que cherche Jane en se faisant connaître à ses « pères » ? Vient-elle par amour filiale ou simplement par amour de l'argent ? À voir donc au prochain numéro.



Comme je le disais, les graphismes ne sont pas toujours bien réalisés à mon goût. Surtout ceux des personnages lorsqu'ils sont loin, leurs visages manquent de clarté et leurs expressions faciales de visibilité, comme si le dessinateur avait utilisé un stylo noir trop épais. Sinon les paysages sont beaux et bien détaillés.



Petit bémol néanmoins concernant les changements de dates. Au début, je croyais qu'on passait du passé au présent sans de notifications de dates ou de lieux par l'auteur, juste au changement des personnages. Cela faisait donc un changement peu clair et un peu abrupt. En fait, la date et le lieu sont bien indiqués mais fondus dans le paysage et non dans un encadré en haut d'une case comme habituellement. C'est donc un peu déroutant si on n'a pas le coup d'œil et qu'on soit concentré sur l'histoire.



Comme vous l'aurez compris, « Hollywood » est une bonne découverte et je compte bien renouveler l'essai avec le prochain tome. Les graphismes ne sont pas toujours au top à mon goût mais l'histoire est intéressante et elle a suffisamment aiguisé ma curiosité pour que j'en continue ma lecture, surtout concernant le passé, semble-t-il, trouble de Jane. Si vous êtes amateur d'histoires « vraies » ou simplement de BD en tous genres, je vous conseilles donc de découvrir cette histoire haute en couleur et en aventures.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          260
Mettez des mots sur votre colère

USA, début du XXe siècle. Le photographe Owen Brady est subventionné par le National Child Labour Committee* pour dénoncer les conditions de travail des enfants. La photographie marque mieux les esprits que n'importe quel article : « Montrer encore et encore, exemples à l'appui, que la loi actuelle sur le travail des enfants n'est pas respectée. » Les clichés de Brady témoignent de la misère et de l'insalubrité domestiques, de l'épuisement des enfants à l'usine ou dans les champs, des risques sanitaires auxquels ils sont exposés, des séquelles des accidents...



Cet album est une fiction. Un tel reportage sur le travail des enfants aux USA a bien été réalisé au début du XXe siècle, mais par Lewis Hine. La vie de cet Owen Brady fictif ne s'inspire en rien de celle du photographe Hine. L'auteur Marc Malès a imaginé la genèse d'une telle vocation, les origines d'une telle croisade : Brady a été maltraité par un père alcoolique, le sort des plus faibles lui tient à coeur. Par ailleurs, il est devenu lui-même très violent et fréquente des prostituées qu'il humilie verbalement et physiquement. Alors quid de ce travail philanthropique de dénonciation des injustices ? Owen Brady se donne-t-il bonne conscience et se rachète-t-il une conduite en plaidant la cause des enfants exploités ? Ambivalences de l'esprit humain...



Bel album au dessin classique couleur sepia, en format à l'italienne. Il invite à réfléchir sur la rédemption, sur les erreurs éducatives que l'on reproduit, victimes de nos traumatismes. Il propose également un parallèle intéressant entre deux problèmes encore d'actualité, hélas : le travail des enfants et la prostitution - féminine, en l'occurrence, dans une société où elles n'ont pas le choix de leur destinée.



Quelques photos de Lewis Hine : http://www.huffingtonpost.com/peter-dreier/the-radical-images-of-lew_b_5893064.html



* Association pour la défense et la Protection des enfants contre le Travail.
Commenter  J’apprécie          190
Hemingway : Mort d'un léopard

J'avoue que j'ai été attirée par le titre puisqu'Ernest Hemingway est un auteur que j'apprécie beaucoup mais j'ai cependant été assez déçue, par le graphisme d'une part, et par l'histoire en elle-même. Cependant, j'avoue que cette dernière était assez originale puisque se basant sur des légendes africaines.



Dans cet album, Hemingway rencontre une jeune femme, Anjelica Havland, ayant trente ans de moins que lui et qui lui permet de se retrouver dans ses souvenirs, sa première expédition en Afrique avec Pauline, une femme qu'il a aimée passionnément et de son ami Charles Havland, qui, au contraire, était méprisée par son épouse, une jeune et belle comtesse et surtout très riche puisque c'est elle qui a financé cette expédition en tant que chasseurs et traqueurs de proies dont l'une d'entre elles se révélera particulièrement redoutable et démoniaque : le Léopard. C'est de là qu'est tirée cette légende.



Un album très vite lu, pas déplaisant en raison de la réflexion sur le passé, sur les bienfaits de l'écriture, sur les traces que celle-ci laisse après la mort d'un être humain sur Terre mais qui ne me laissera pas, je pense, le souvenir d'une lecture envoûtante qui aurait très bien pu, en raison du décor choisi, me transporter dans un univers que je connais très mal et dont j'ignore pratiquement tout.
Commenter  J’apprécie          190
Hollywood, tome 3 : L'ange gardien

Cette série de BD présente de façon romancée les débuts du cinéma du kinetoscope d’Edison à l’implantation des premiers studios en banlieue de Los Angeles, sur un terrain devenu mythique : Hollywoodland.



Troisième tome et dénouement pour cette série. Max et Tom vont découvrir comment « leur » fille Jane a pu naître, malgré la disparition de sa mère, et en quoi leur ennemi de toujours, Edison, est lié aux incidents qui touchent leur studio de cinéma.



Sans être extraordinaire, cette série a le mérite de mélanger l’existant et la romance, en refaisant vivre les premières années d’un art devenu majeur : le cinéma.
Commenter  J’apprécie          170
Hollywood, tome 1 : Flash-back

Cette série de BD présente de façon romancée les débuts du cinéma du kinetoscope d’Edison à l’implantation des premiers studios en banlieue de Los Angeles, sur un terrain devenu mythique : Hollywoodland.



Dans ce premier tome, Max Lexter, jeune ingénieur talentueux, présente en 1891 à Thomas Edison un procédé de capture des images et de projection individuelle dans une meuble de projection. Ni une, ni deux, Edison, alors au fait de sa renommée, s’empare de la création et la brevette à son profit. Max, désormais seul, sans ressources, est sauvé du ruisseau par deux jeunes gens de son âge : Janet et Tom. Ce trio va, de numéros de foire en créations techniques, concurrencer les salles de kinetoscope d’Edison et subir sa vengeance.



Le scénario de Manini fait revivre les avancées techniques du cinéma et recréée des scènes mythiques qui ont tourneboulé les premiers spectateurs, comme l’arrivée d’un train sur le spectateur. On oublie aujourd’hui à quel point ce genre de projection a du effrayer. La logique de construction à coup de flash-back n’est pas idéale sur ce premier tome. La suite va clarifier tout cela. Les dessins réussissent à donner un effet « à l’ancienne » et saccadé qui convient très bien à l’époque.
Commenter  J’apprécie          160
Hollywood, tome 3 : L'ange gardien

BD lues dans le cadre du challenge ABC 2015-2016.



Contrairement à mon habitude, je vais faire une critique commune pour les tomes 2 et 3 car au final, il ne s’y passe pas grand-chose qui mérite une critique.



En commençant le tome 2, je me suis fait de nouveau avoir par les changements d’époque et leur peu de lisibilité, entre le passé avec Janet (fille de Calamity Jane) et le présent avec Jane (petite-fille de Calamity Jane). Les graphismes sont très sombres, le dessinateur s’est un peu lâché sur le noir entourant les visages. Le scénariste continue donc à nous raconter l’histoire de Janet, Tom et Max ainsi que les débuts du cinéma avec les coups foireux d’Edison qui veut le monopole sur le cinématographe.



Grâce au tome 3, nous avons les réponses aux questions laissées ouvertes dans le tome 1. L’histoire est bien construite et on ne se doute à aucun moment de la fin prévue. Je ne sais pas s’il s’agit d’une histoire vraie mais c’est une histoire intéressante à suivre car elle nous donne une version des débuts du cinéma avec les aléas de l’époque et les différents scénaristes de films qui se mettent des bâtons dans les roues.



Comme vous l’aurez compris, cette trilogie a été une bonne découverte que je ne regrette pas d’avoir fini. Je vous conseille donc de la découvrir également que vous soyez ou non amateurs de ce type de BD réalistes. Pour ma part, je suivrais les prochaines publications de ce scénariste.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          150
Hollywood, tome 2 : Ce que je suis et ce qu..

Cette série de BD présente de façon romancée les débuts du cinéma du kinetoscope d’Edison à l’implantation des premiers studios en banlieue de Los Angeles, sur un terrain devenu mythique : Hollywoodland.



Ce deuxième tome croise le début du vingtième siècle, où les affaires du trio Janet, Max et Tom, s’améliorent un temps, et les années vingt, celles du cinéma muet des grandes stars d’Hollywood, Rudolph Valentino, Buster Keaton...

Max et Tom, devenu à l’écran le célèbre cow-boy Tom Mix, sont tous les deux amoureux de Janet. Une Janet tour à tour, moteur de leur trio, et parfois absente, égarée dans des vapeurs d’opium.

Les années 20 font surgir Jane, la fille de Janet, petite-fille de la fameuse Calimity Jane, dans la vie de Tom et de Max, propriétaires du studio de cinéma CLM.



Ce tome est plus axé sur le développement à grande vitesse des studios d’Hollywood, les années phares du muet, le début de la gloire pour les premières vedettes.
Commenter  J’apprécie          140
Sous son regard

Jack Barton, inspecteur émérite s’est forgé une solide réputation. Mais à force de côtoyer des criminels et des bandits de la pire espèce, Barton est devenu un homme cynique dont la ténacité n’est plus à prouver. Sa vie se limite à son boulot. Aujourd’hui, cet homme est devenu acariâtre et obstiné. Aussi, quand un confrère l’appelle et lui fait entendre qu’une affaire vieille de trente ans est peut-être en passe de revenir sur le devant de la scène, Barton décide de poser quelques jours pour mener son enquête.



Il part. Destination un petit bled perdu des Etats-Unis, l’endroit exact où Franck Foster a décidé de refaire sa vie après plus de vingt-années passées derrière les barreaux. Foster n’a jamais réellement quitté les pensées du flic depuis la série de braquages qu’il avait réalisée. Trop de zones d’ombre, de questions auxquelles le jugement n’a pu apporter de réponses, trop de choses laissées en souffrance… Au vu des dernières informations portées à la connaissance de Barton, ce dernier saisit l’occasion de pouvoir revoir Foster en face-à-face et obtenir enfin les dernières pièces du puzzle.



-



Après avoir collaboré sur plusieurs projets (pour la presse notamment) ou en collaboration avec des artistes tels que François Corteggiani ou Jean Dufaux, Marc Malès publie son premier ouvrage solo en 1983 (tome 1 de Franck Weiss) et propose un univers en noir et blanc qui se marie parfaitement à son trait : une Amérique des années 1950. Il faudra attendre l’année 2004 pour que l’auteur propose L’Autre laideur, L’autre folie qui vient de nouveau s’ancrer dans ce contexte socio-économique si bien retranscrit. L’auteur n’a pas son pareil pour faire évoluer des personnages en costumes d’époque, l’esprit puritain, les vieilles Buick, Packard ou Alvis… décors et accessoires correspondent parfaitement à l’image que l’on en a et servent à merveille les univers polars qu’il développe. En 2007, Katharine Cornwell vient ajouter une pièce à l’édifice suivi de peu par Sous son regard (en 2009).



« Man ! Get right with God »



Ce polar met en scènes deux hommes dans un face-à-face assez prenant. L’ambiance se construit entièrement autour de la rencontre entre ces deux personnages et leur caractères diamétralement opposés vont enrichir d’autant l’intrigue. De plus, le fait que nous sommes confrontés à des personnalités très différentes rend l’issue de cette guerre des nerfs relativement incertaine. Le titre laissait d’ailleurs présager le fait que nous allons être amenés à observer deux hommes qui vont évoluer en miroir, chacun se plaçant sous le regard de l’autre. Epier une réaction, répondre à une attitude, attendre une réponse… « Pourquoi ? » Question lancinante que se posent les protagonistes avec des attentes différentes.



Le scénario est rythmé et nous permet de suivre deux récits croisés mettant en scène les « retrouvailles » entre le flic et l’ancien taulard (1950) et la période durant laquelle ils ont été amenés à se côtoyer la première fois (dans les années 1920). On reconstruit ainsi le puzzle de l’intrigue et on mesure le chemin qu’ils ont parcouru depuis. L’un se ralliant à un code de bonne conduite pour atténuer sa culpabilité, l’autre sombrant dans la débauche et l’amertume. De même, les deux se relayent à la narration, ce qui offre au lecteur la possibilité de lire « au-delà des cases » et comprendre leurs motivations et états d’esprit réciproque. Marc Malès insère très régulièrement des longs passages muets, les illustrations parlant d’elles-mêmes et retranscrivent à merveille les scènes de courses poursuites, les longs instants de réflexion et de remise en question auxquels vont se heurter les personnages principaux, non sans heurts… on prend conscience de la souffrance de ces deux hommes et de la difficulté de regarder la vérité en face. Inconsciemment, ces deux hommes se sont cachés derrière des subterfuges pour ne pas avoir à prendre cette distance nécessaire à l’égard des faits.



Beaucoup de silences donc et un travail graphique sur le mouvement [en général : attitudes corporelles, jeux de perspective…]. L’auteur appuie sont intrigue sur quantité de contrastes : les personnalités des personnages principaux – comme je le disais déjà plus haut – mais aussi leur cadre de vie respectif, l’environnement dans lequel ils se confrontent pour la seconde fois [une petite bourgade isolée, proprette et bien rangée où le calme et l’harmonie sont de mises] qui dénote par rapport aux réflexions tempétueuses des protagonistes, des sentiments de haine qui volent en mille morceaux lorsqu’ils se heurtent une tempérance accrue, une obstination maladive qui tente d’ébranler une grande sérénité…
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Hammett

Après un début un peu difficile car avec un dessin assez descriptif, nous nous plongeons dans un vrai roman noir dans l'Amérique du Mac Carthysme du début des années 50. Les auteurs communistes sont pourchassés...



Ce récit s'attaque à plusieurs niveaux, ce qui fait sa richesse : une histoire de jalousie familiale entre un père et son fils, le ku klux klan, les mafieux et leur rafales de mitraillettes dans les lieux publics, la politique...



Jean Dufaux et Marc Malès proposent un portrait original et attachant de l'auteur du Faucon Maltais, de la Clef de Verre, de Moisson rouge et de quelques autres chefs-d'oeuvre du roman policier. C'est un hommage tout à fait intéressant.
Commenter  J’apprécie          60
Lucy, tome 1 : Trafiquants d'espérance

Je m'aperçois que ce diptyque n'est pas très apprécié dans l'ensemble. Le dessin est également critiqué pour des disproportions. C'est un peu le style graphique de Marc Malès si vous avez le bonheur de découvrir ses autres créations. Ses personnages sont souvent grands et élancés. Les expressions des visages sont assez marquées pour exprimer par exemple la souffrance. Je reconnais que cela en devient presque caricatural.



Du même couple d'auteurs, j'avais beaucoup apprécié la série Mille Visages. Il semble que pour le dernier tome à savoir le 5ème qui tarde à sortir, Malès ait abandonné sa place de dessinateur.



Il faut dire qu'il s'est lancé récemment toujours pour les Humanoïdes Associés dans des one-shot qui ont été fort remarqués par les critiques à savoir Katharine Cornwell et L'Autre Laideur l'Autre Folie qui sont pour moi des coups de coeur personnels et que j'ai même qualifiés de séries cultes même si je sais pertinemment que cela ne rencontrera pas l'adhésion du grand public.



Cette oeuvre nous fait plonger dans un western dur et violent qui a pour thème la ruée vers l'or en Californie dans les années 1852 quand la folie s'est emparée des hommes. Cela pouvait également déchirer les couples. En tout cas, cette oeuvre semble jouer sur les deux tableaux.



La lecture est très agréable même si je reconnais que ce n'est pas ce que les deux auteurs ont fait de mieux. Malès est allé beaucoup plus loin en donnant une véritable consistance psychologique à ses personnages. "Lucy" nous permet seulement de voir une ébauche de ce qu'il fera de beaucoup mieux plus tard.
Commenter  J’apprécie          60
Hollywood, tome 1 : Flash-back

Marc Malès est l'un de mes auteurs préférés. J'aime la précision de son trait si caractéristique dans le réalisme et dans son expressivité. J'aime également la noirceur envoûtante de son dessin. Dernièrement, il s'est affranchi de ses différents scénaristes pour publier des oeuvres plus personnelles et plus mâtures qui dépassent largement la moyenne. On retiendra notamment L'Autre Laideur l'Autre Folie, Katharine Cornwell ou encore le dernier Sous son regard que je vous conseille de découvrir également.



Cependant, dans cette oeuvre toute récente, il s'associe à nouveau avec un auteur à savoir Jack Manini dont j'avais déjà remarqué le talent sur sa série Albanie - La Loi du Kanun. C'est une série beaucoup plus commerciale puisqu'il s'agit de raconter en 4 ou 5 tomes l'histoire de l'inventeur du cinéma à savoir Max Lexter et des fameux studios d'Hollywood. Cela commence en 1891 pour se terminer au milieu des années folles. Il est vrai que Marc Malès commence à être le spécialiste des ambiances historiques de l'Amérique de la fin XIXème et début XXème siècle (voir Les Révoltés ou encore Lucy).



Le récit est passionnant à souhait car mêlé à de la réalité historique. On découvre ainsi le vrai visage de Thomas Edison qui n'hésitait pas à s'approprier de la manière la plus abjecte possible des inventions qui n'étaient pas de son fait. Bref, cette saga nous promet non seulement des rebondissements mais également le fait de découvrir ce qu'était le cinéma jusqu'à l'âge d'or d'Hollywood. A ma connaissance, la genèse de l'histoire du cinéma n'a jamais encore été évoqué dans la bande dessinée. Que dire également de la couverture tout simplement magnifique qui donne le ton ? Quand le 9ème art rencontre le 7ème art, cela donne Hollywood ! A visionner et à découvrir !
Commenter  J’apprécie          60
Les Révoltés - Intégrale

Le scénario est signé par le grand Jean Dufaux (Murena, Rapaces, Djinn...) et le dessin par le talentueux Marc Malès (Katharine Cornwell; L'Autre Laideur l'Autre Folie...).



Nous avons droit à une véritable saga familiale dans une grande fresque américaine à la saveur plutôt vénémeuse, dure et lucide à la fois. La scène d'introduction est l'une des plus majestueuse qu'il m'ait été donné de lire. On commence en effet par le suicide impressionnant d'un jeune milliardiaire qui génère tout de suite le mystère de connaître les causes d'un tel acte desespéré.



Dufaux introduit des personnages secondaires qui vont vivre au cours de ces trois tomes un destin interressant pour le moins tragique. Ce n'est qu'à la toute dernière case que le mystère trouvera sa réponse. Vraiment magistral!



Le thème central de cette histoire est la révolte intérieure que chaque être humain peut éprouver à un moment de sa vie. Elle se traduit de manière différente selon les personnages. Le milieu dans lequel ils évoluent est très interressant: Hollywood, les planches de théatres où échouent les acteurs qui se sont grillés les ailes, les magnats du pétrole, la mafia qui s'insinue dans tous ces milieux richissimes ou artistiques. Il y a un côté "fureur de vivre" avec James Dean dans cette série que j'ai beaucoup aimé.



La construction scénaristique de cette série relève du prodige. Dialogues savoureux et récit parfaitement maîtrisé de bout en bout ce qui est plutôt rare. J'ai eu également une joie immense à retrouver les traits de l'un de mes meilleurs dessinateurs qui a d'ailleurs repris sous une forme différente par la suite les thèmes exploités à commencer par les personnages torturés.



A noter qu'il y aura une réédition très prochainement de cette fresque par les Editions Glénat avec en prime 16 pages supplémentaires réalisées en couleurs directes... Bref, cela sera peut-être pour vous l'occasion de ne pas passer à côté. Incontournable, cette série ne vous laissera pas indifférent.

Commenter  J’apprécie          60
Katharine Cornwell

Je suis réellement abasourdi par cette lecture d'une qualité indéniable. Je connaissais un peu l'auteur pour avoir apprécié la lecture de Mille Visages. Mais ici, je dirai qu'on est à mille lieues de cet univers fantastique sans vouloir faire un vilain jeu de mots.



Katharine a décroché le rôle principal dans la pièce d'Eugene O'Neill à savoir L'étrange intermède. Un rôle apparemment fait pour elle mais que les similitudes avec sa propre vie finissent par étouffer. Tourmentée par ses frustrations et un trop lourd secret, Katharine sombre peu à peu dans la mélancolie jusqu'au point de non retour.



J'ai rarement observé dans la bd un personnage aussi vrai et fragile à la fois. Nous assistons à une véritable descente aux enfers dans le décor de l'Amérique des années 30, des starlettes d'Hollywood et des soirées mondaines. C'est très émouvant car l'auteur nous livre sans état d'âme le portrait d'une femme torturée mais avec une classe d'une grande élégance. Bref, je pourrais tomber tout de suite amoureux de cette héroïne. Par ailleurs, les différents personnages possèdent une psychologie propre qui est tout à fait intéressante car c'est tellement réaliste. Sublime ce jeu de faux-semblant !



Le dessin en noir et blanc ajoute une touche oppressante à ce drame. Les planches sont magnifiquement réalisées avec un trait unique et original qui caractérise cet auteur de talent. C'est du grand art !



Je ne peux que vous conseiller la lecture de cette oeuvre somptueuse qui est passée un peu inaperçue à tort. C'est une oeuvre culte qui ne vous laissera pas indifférent !



Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

Commenter  J’apprécie          62
Mettez des mots sur votre colère

La beauté d’un dessin au trait soigné, l’utilisation sensuelle de l’huile à l’eau, la mise en valeur "cinématographique" de l’horizontalité du format, ou le traitement subtil et sobre des situations les plus dures.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          60
Hemingway : Mort d'un léopard

Dans cet album, nous découvrons Ernest Hemingway âgé qui s'apprête à être assassiné par des tueurs envoyés par une superbe femme. Ce dernier nous replonge dans une rétrospective de son histoire vécue en Afrique. J'ai apprécié le côté fantastique, les illustrations avec des couleurs chaudes représentant bien ce continent.
Commenter  J’apprécie          50
Mettez des mots sur votre colère

Marc Malès est un génie méconnu du grand public. On a souvent critiqué sa manière si caractéristique et si classique de dessiner les personnages. Pour autant, je considère qu'il arrive à leur insuffler une vie, une passion, une âme.



Il s'est inspiré de la vie et du travail de Lewis Hine, un photographe américain dont les clichés ont contribué à sensibiliser l'opinion publique sur le phénomène des enfants au travail au début du XXe siècle. Il prévient toutefois que son héros Owen Brady n'est qu'un personnage de fiction et que son histoire est imaginaire. Pourtant, cela sent ce qui aurait pu être vécu.



Ce personnage plutôt trouble évolue durant la période de la grande dépression. On arrive à saisir tout le sens de cette colère contre l'injustice à travers sa propre histoire. La photographie est également le seul moyen de mettre les gens en contact avec la réalité. La puissance des images peut jouer un rôle de nos jours encore pour intervenir dans un pays en guerre par exemple. Les enfants en souffrance sont un sujet plutôt sensible entraînant une certaine émotion pour peu qu'on soit pourvu d'une once d'humanité.



La violence sera sans complaisance de même que le ton résolument adulte avec des scènes qui pourront choquer. J'ai beaucoup aimé cette oeuvre sincère et authentique. Plus encore, elle nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine dans une société capitaliste parfois sordide. Il y a une belle profondeur psychologique que l'on retrouve et qui est également la marque de fabrique de Malès. Bref, il dessine avec son coeur !



Le format à l'italienne est une nouveauté dans la bibliographie de cet auteur. Il a voulu surprendre son lectorat. Cela passe plutôt bien en donnant une dimension presque cinématographique. Les planches sépias sont véritablement magnifiques. La forme sublime encore plus le fond. C'est le mariage presque parfait sur un thème qui ne choisira pas la facilité.



Mettez des mots sur votre colère est véritablement une oeuvre expiatoire.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 -Note Globale: 4/5
Commenter  J’apprécie          50
Sous son regard

Marc Malès est un auteur que j'aime beaucoup. Depuis qu'il travaille seul au scénario comme au dessin, il nous offre véritablement des chefs d'oeuvre à la hauteur de son talent. Des titres comme L'Autre Laideur l'Autre Folie ou encore Katharine Cornwell m'ont séduit au plus haut point. "Sous son regard" ne déroge pas à la règle. Nous avons là un auteur d'exception.



Cela sera une lecture difficile pour le grand public un peu à la manière de From Hell. De cette pénibilité et perséverance, vous découvrirez l'âme d'une bd au travers d'un album oppressant. Il s'agit ni plus ni moins que d'un thriller psychologique qui oppose un flic à un ancien braqueur.



Il n'y aura pas beaucoup d'action pour les amateurs du genre. C'est plutôt une véritable plongée dans l'âme humaine. Où se situe le bien ? Où se situe le mal ? Chez le policier qui a résolu une enquête difficile qui revient le hanter obstinément ? Où chez le meurtrier en quête d'une rédemption une bible à la main et une épouse charmante de l'autre ? On va s'interroger au fil des pages.



Il n'existe pas beaucoup de bd qui à partir de très peu d'éléments peuvent nous offrir une telle variation de richesse. On est emporté par l'ingéniosité du scénario, la maîtrise de la narration, des personnages charismatiques, les cadrages sublimes ainsi que le dessin en noir et blanc aux encrages contrastés. Mais quel bijou, mes amis ! J'hésite encore à choisir entre une montée en puissance ou une véritable descente aux enfers. C'est un véritable coup de foudre. Dieu qu'il est bon d'être ainsi foudroyé !

Commenter  J’apprécie          50
L'autre laideur, l'autre folie

Marc Malès a frappé fort avec ce one shot tout à fait surprenant. Je retrouve un peu tout ce que j'avais déjà aimé dans Katharine Cornwell : un dessin en noir et blanc sublime couplé à un scénario digne de ce nom.



C'est un auteur que décidément j'aime beaucoup qui produit ici l'une de ses meilleurs oeuvres empreint à la fois de sensibilité et de profondeur. En effet, l'auteur donne une véritable vie à ses personnages en les rendant tout simplement humains. C'est ce qui manque à beaucoup d'autres bd...



Nous avons ici une fable contemporaine qui explore l'âme d'une vieille femme souffrante qui revient sur un lieu chargé de souvenirs et d'émotions. On retourne dans les années 30 avec ses émissions de radio plébiscitées par un public américain toujours plus nombreux. On va vivre la rencontre de deux êtres qui ont fui pour des raisons diverses la société en s'isolant. C'est une magnifique histoire d'amour comme rarement j'en avais lu et tout en finesse ! Même les silences des cases en disent long...



On peut également admirer une maîtrise totale de l'atmosphère de l'Amérique des années 30, des décors somptueux et un jeu de dialogues bien au-dessus de la moyenne. Que dire également d'un final tout à fait époustouflant !



S'il y avait réellement une bd que je conseille vivement, c'est bien celle-là ! Pour 12.90 euros, vous lisez un véritable chef d'oeuvre auquel il ne manque que le succès qui serait amplement mérité entre nous soit dit. Note maximale accordée pour une oeuvre non commerciale !



Note Dessin : 4/5 - Note Scénario : 5/5 - Note Globale : 4.5/5
Commenter  J’apprécie          50
Vince Taylor, L'Ange Noir

Un moment j'ai cru que c'était l'histoire d'un personnage imaginaire.... mais non... il semblerait qu'il ait bien existé ! Donc c'est une totale découverte.

Mais je n'ai pas emballée par la construction de l'histoire sous forme de confession.... je n'ai pas non plus beaucoup aimé le dessin, très souvent beaucoup trop chargé à mon goût.

J'y ai juste lu une espèce de témoignage d'une époque.... mais ça s'arrête là.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marc Malès (169)Voir plus

Quiz Voir plus

Petit Pays de Gael Faye

A quelle époque de sa vie le narrateur écrit-il ses souvenirs?

A 11 ans
A la fin de sa vie
A 33 ans

20 questions
1174 lecteurs ont répondu
Thèmes : autobiographie romancéeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}