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Citation de ElGatoMalo


Il paraît que dans les Marches les vieilles coutumes persistent, en dépit des chemins de fer. On ignore ce que nous appelons « faire la cour ; » les relations entre jeunes gens et jeunes filles n’ont rien de cette frivolité galante et bien parée qui n’engage à rien ; lorsqu’un contadin a parlé à une contadine, il est engagé pour la vie. La jeune paysanne ne voit personne pendant la semaine ; elle est trop occupée aux champs pour avoir « du vague à l’âme ; » le soir, elle se couche fatiguée et s’endort vite ; le matin, avant le jour, elle est au travail. Comme elle n’a pas lu de romans, le mariage se présente à elle comme un changement nécessaire d’état et de besogne ; si elle le désire, c’est surtout dans l’idée d’être maitresse chez elle et de prendre le commandement de la maison. Aussi ne commence-t-elle à penser à ces choses-là que vers sa dix-huitième année ; ce serait peut-être assez tôt chez nous, mais n’oubliez pas que nous sommes en Italie. Les Bolonais ont un adage très moral, dans sa pittoresque rusticité ; ils vous disent d’une jeune personne : L’ha premma da far el i oss per se e po dop pr’ i ater. (Il faut d’abord qu’elle fasse des os pour elle-même, et après pour les autres). Cependant, même quand elle a passé dix-huit ans, la contadine donne toute sa semaine au travail ; les émotions tendres sont réservées pour les dimanches et les jours fériés.
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