Les machines motorisées, qui occupent une place très importante de nos jours dans le paysage, nous empêchent de travailler car elles recouvrent (totalement ou partiellement) les sons produits par les animaux. Et par la même occasion, elles empêchent de nombreux animaux de s'entendre, ce qui est nettement plus grave. Il faut bien comprendre que les sons qu'ils produisent jouent un rôle capital : ils leur permettent de se présenter, de se retrouver, de se défendre, d'indiquer une source de nourriture, de se séduire ou de marquer un territoire en vue de se reproduire, et donc d'engendrer une descendance, de perpétuer leur espèce.
Nous n'avons pas le droit de réaliser un enregistrement à tout prix, sans se soucier de l'impact que cela peut avoir sur l'animal. Parfois nous faisons des bêtises... c'est comme ça que nous apprenons. Certains animaux sont sensibles à notre présence, d'autres beaucoup moins, certains peuvent même chercher le contact, venir à notre rencontre... Chaque expérience est différente.
Il n'existe pas encore de définition officielle mais s'il fallait résumer en quelques mots ce qu'est « l'audio-naturalisme », nous pourrions dire qu'il s'agit d'une activité qui se consacre à l'observation et à l'enregistrement des phénomènes sonores naturels, à commencer par les sons produits par le vivant. Ce qui me plaît dans le terme « audio-naturaliste », c'est qu'il met l'accent sur l'écoute. Nous passons beaucoup de temps à observer ; l'écoute étant également une forme d'observation.