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Citation de le_Bison


Le soir suivant le décès du vieux, une fois rentré sur l'ile, l'homme avait rêvé d'une discussion entre eux. Une conversation anodine. Précédemment, il s'était rappelé une soirée où il avait écouté l'aîné. Une révérence au temps. Il avait d'abord bu pour engourdir un peu l'ombre des évidences amoureuses qui s'effritaient, en plus de la mort de son vieil ami. C'était son rythme ; la porte d'entrée des choses qui restent vivantes et qui doivent être protégées coûte que coûte, même par la fuite. L'ivresse comme le nord d'une boussole. Une force invisible. L'homme avait enchaîné les verres de Ricard doucement. Pour atteindre une autre conscience, d'une lucidité différente, intuitive sans doute. Le contraire d'une tragédie. Pour une rare fois, l'homme s'était enfin désincarné. Loin du narcissisme de l'époque. Ce n'était pas son drame, mais celui de l'humanité, que d'envisager une finalité, la sienne, à travers celle d'un autre. Comme on le fait tous, il s'était dit. Surtout en silence. Ce soir-là, le vent était violent. Et invisible, comme d'habitude. Il avait fait tempête jusqu'au lever du jour. Les yeux de Clara étaient peut-être bleus. L'homme n'avait pas pensé à elle.
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