Je veux raconter cet amour qui palpite en moi et tourbillonne déjà comme un oiseau frappé en plein vol, un oiseau dont on ne sait s’il est atteint à jamais et s’écrasera sous peu, exsangue, ou s’il va se ressaisir, battre des ailes et reprendre son envol, vers l’altitude, où le soleil brille, où tout est possible.
- Tu déconnes. Sans lui, je serais libre, heureuse, légère. Mais je n’y peux rien et je l’aime.
- Bien sur que tu l’aimes. C’est toi que tu n’aimes pas assez. Tu lui donnes tout à ce type, et il part rejoindre sa bonne femme dans un désert. Tu ne vois pas quelle conclusion une femme normale en tirerait ?
- Je vois assez bien. mais j’ai pas envie.
Nous éclatons de rire.
J’ai la nostalgie de ce temps où l’écriture était première, où l’on écrivait à la plume et à l’encre sur du papier parcheminé. J’ai la nostalgie de ce temps que je n’ai pas connu, moi qui pense au rythme de la course de mes doigts sur un clavier.
Qu’il eût été doux de couvrir des pages d’une écriture déliée, où les lettres à l’encre bleue des mers du Sud couleraient d’elles-mêmes à l’infini.