Je mimais ma mort en m’allongeant sur le parquet, immobile, les bras en croix, comme le Christ. C’est sans doute devant un crucifix que j’ai entendu prononcer pour la première fois le mot « mort ».
En tout cas, je croyais qu’on ne mourait que les bras en croix. J’entendais Marie qui allait et venait dans l’appartement, les pas de Jacques et les craquements du parquet sous son poids. J’avais beau fermer les yeux, personne ne s’inquiétait le moins du monde.
Puisque j’accumulais toutes les preuves, comment pouvait-on deviner que je n’étais pas mort ? Ce fut longtemps un grand mystère.