Mme Gobin avait remarqué que j’écorchais encore trop de mots. Ce n’était pas acceptable pour un élève de sixième. Lorsqu’elle était couchée, je m’asseyais donc sur un tabouret, au pied de son lit, et lisais France-Soir à voix haute. Elle reprenait chaque mot, chaque nom estropié jusqu’au moment où elle s’endormait ; elle avait décrété que les textes insipides qu’on trouve dans les manuels de lecture courante pour un enfant n’étaient plus du tout de son âge, ni du mien.