La notion d’Esprit – Matière fut proposée par Teilhard de Chardin comme solution possible au problème des rapports difficilement concevables entre l’esprit et la matière, l’âme et le corps, entre les deux pôles d’un dualisme dont on ne sait rien de ce qui les sépare ou de ce qui les réunit. Il existe en notre être une vision intérieure (introspection, méditation, réflexion ou prière) qui nous révèle la face spirituelle du monde ; il existe en notre être une perception extérieure, sensorielle qui nous fait apparaître sa face matérielle. C’est notre intériorité qui, dans la réflexion et le dialogue avec notre prochain, nous fait accéder à la face spirituelle du monde. C’est donc en nous-mêmes que nous trouvons la certitude de l’existence de l’Esprit. Et, en accord avec la science, Teilhard considère que, comme tout phénomène bien observé, l’Esprit doit avoir des prolongements plus ou moins diffus dans tout l’univers. De plus, contrairement à la conviction habituelle, la face solide du monde est sa face spirituelle sur laquelle repose totalement l’être de toute chose ; sa face matérielle n’étant que l’apparence trompeuse que lui révèlent nos organes sensoriels. Pour Teilhard, le monde est donc essentiellement Esprit.
Quelque chose de beau semblait naître chaque jour : un feu qui s’allume. Nous savons que les sagesses de l’Orient enseignent que l’essentiel n’est pas dans la connaissance mais dans le geste. Je l’ai éprouvé très tôt dans ma jeunesse.