Le Maine roman constitue, à lui seul, une sorte de résume de l’art roman. De l'architecture des morceaux de bravoure - songeons à la nef de la cathédrale ou à Notre-Dame de la Couture ou à Notre-Dame du Pré au Mans - à celle des humbles églises de campagne - qui trouvent enfin la place de choix qui leur revient - sans oublier les ouvrages fortifiés de Sainte-Suzanne et Laval, à la sculpture, la peinture murale et surtout les vitraux, nous trouvons ici un ensemble divers, bigarré, allant de la nudité austère de l'art du XIe siècle au langage, proche parfois du gothique, des édifices du siècle suivant.
Dans l'immense chant de louange que l'art roman ne cesse de faire monter vers Dieu, depuis huit siècles, par tant de monuments et d’œuvres répandus dans notre Occident chrétien, la part tenue par l'Anjou est loin d'être secondaire. Sur ces bords de Loire, dans le blanc tuffeau, éclate le Te Deum de Fontevrault, le Gloria in Exclesis de Saint-Aubin, le Magnificat de Cunault.