Marcel Montarron

Je cherchais un bouquin sur l'histoire des brigades mobiles, créées en 1907 par Clemenceau et surnommées bien après "brigades du Tigre". Celui-ci est le seul que j'aie trouvé et qui corresponde a priori au cahier des charges.

A priori seulement, parce que j'ai eu un peu l'impression de me faire escroquer sur la marchandise, mais j'y reviendrai.

Il a été écrit en 1976 par Marcel Montarron, un journaliste qui a aujourd'hui à peu près sombré dans l'oubli, qui était visiblement un spécialiste des faits divers, crimes et procès en assises. Déjà âgé à l'époque, il avait été témoin de nombreuses affaires sordides des années 30, 40, 50 et 60, et semblait avoir de l'entregent parmi ces messieurs de la police, donc être très bien renseigné.

Le problème, c'est que moins que l'histoire des brigades mobiles, ce bouquin est plutôt l'histoire des crimes des trois premiers quarts du 20è siècle. Il se concentre bien plus sur l'histoire des criminels, leurs motivations, leurs mobiles et leur destin, plutôt que sur les policiers et leurs méthodes... d'autant qu'il est aussi souvent question de la SRPJ que des brigades mobiles.

Alors certes, ce n'est pas inintéressant, et j'ai appris pas mal de choses sur la Cagoule, l'affaire Markovic et bien d'autres dont j'avais entendu le nom sans en connaître les détails (attention toutefois, certaines affaires, notamment concernant la criminalité financière, ne sont pas simples à comprendre), mais côté histoire des brigades mobiles, je suis un peu resté sur ma faim.

À signaler aussi pas mal de coquilles assez grossières dans la version ebook que j'ai lue... Comme ce n'était pas tellement fréquent dans les années 70, je me demande si ce n'est pas un problème de logiciel de transcription.

Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce livre car il y a de nombreuses descriptions assez précises sur les crimes sexuels. Ca m’a un peu déranger d’avoir autant de détails mais j’ai aimé lire les profils psychologiques des criminels. Parmi ces crimes certains sont très connus alors que d’autres sont tombés dans l’oubli et les victimes aussi. En parlant de victimes, c’est limite si on a un mot pour elles et je trouve cela dommage de ne pas les mettre au premier plan car après tout, c’est par elles que tout passe, en même temps le livre date des années 70, et je suppose qu’il fallait du sensationnel pour vendre, ce qui explique le peu d’intérêts pour les victimes.

J’ai quand même apprécié ma lecture, je remarque que peu de choses ont changé dans le mode opératoire, c’est souvent le coup du sort ou un proche qui viol, heureusement pour nous la science a bien évolué et les criminels sont plus souvent attrapés.