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Citation de Musa_aka_Cthulie


Sauf Augustin et quelques enfants du pays, Violante ne voyait personne. Seule une sœur puînée de sa mère, qui habitait Julianges, château situé à quelques heures de distance, visitait quelquefois Violante. Un jour qu’elle allait ainsi voir sa nièce, un de ses amis l’accompagna. Il s’appelait Honoré et avait seize ans. Il ne plut pas à Violante, mais revint. En se promenant dans une allée du parc, il lui apprit des choses fort inconvenantes dont elle ne se doutait pas. Elle en éprouva un plaisir très doux, mais dont elle eut honte aussitôt. Puis, comme le soleil s’était couché et qu’ils avaient marché longtemps, ils s’assirent sur un banc, sans doute pour regarder les reflets dont le ciel rose adoucissait la mer. Honoré se rapprocha de Violante pour qu’elle n’eût froid, agrafa sa fourrure sur son cou avec une ingénieuse lenteur et lui proposa d’essayer de mettre en pratique avec son aide les théories qu’il venait de lui enseigner dans le parc. Il voulut lui parler tout bas, approcha ses lèvres de l’oreille de Violante qui ne la retira pas ; mais ils entendirent du bruit dans la feuillée. « Ce n’est rien, dit tendrement Honoré. – C’est ma tante », dit Violante. C’était le vent. Mais Violante qui s’était levée, rafraîchie fort à propos par ce vent, ne voulut point se rasseoir et prit congé d’Honoré, malgré ses prières. Elle eut des remords, une crise de nerfs, et deux jours de suite fut très longue à s’endormir. Son souvenir lui était un oreiller brûlant qu’elle retournait sans cesse. Le surlendemain, Honoré demanda à la voir. Elle fit répondre qu’elle était partie en promenade. Honoré n’en crut rien et n’osa plus revenir.

Violante ou la mondanité
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