Citation de LiliMatoline
Chapitre 1 :
Mason
«…Je me dirige vers le comptoir, énervé, bouscule quelques personnes au passage et me plante à nouveau devant cette fille qui visiblement a décidé de me faire chier ce matin.
– Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « Apporte-moi un double expresso à la table du fond », July ? m’emporté-je en faisant exprès de me tromper de prénom.
June, sérieusement ! Qui donne un prénom de mois à son gosse ?!
Elle ne me connaît pas et ne sait pas que je peux très vite partir en vrille.
– J’ai bien tout compris, rassure-toi, me dit-elle. Mais d’après ta place dans la file à ton arrivée tout à l’heure, il me reste quatre personnes à servir avant toi et comme visiblement tu sembles connaître les lieux, tu n’es pas sans savoir qu’il n’y a aucun service à table le matin.
Je la fixe intensément, pensant l’impressionner par ma stature, mais son regard ne baisse pas. Elle m’observe et me toise malgré sa petite taille et l’espace d’un instant, je suis surpris. Surpris qu’on me tienne tête, surpris que cette fille sortie de nulle part ose le faire. Je sens ma colère monter en flèche, mais je me maîtrise. Respire, Mason ! Pense à ce que t’a dit ta psy, bordel !
– Écoute, July…
– June, me coupe-t-elle.
– June ! Tu apprendras que dans cette université certaines personnes ont… disons… des privilèges. Tu vois, comme être servi en premier au réfectoire, avoir sa place de parking réservée, choisir ses options avant tout le monde ou encore être servi par June à table, comme ils veulent, quand ils veulent…
Elle me regarde toujours avec ses grands yeux sombres et pétillants d’une rage maîtrisée. Elle me sourit et alors que je pense qu’elle s’apprête à me faire ses excuses, son air change. Son attitude transpire le défi.
– Écoute, ce soir je relirai mon contrat de la première à la dernière page, mais je suis presque sûre que servir en priorité les personnes aux ego surdimensionnés ne fait pas partie de mes attributions… En attendant, laisse-moi faire mon boulot et reprends ta place dans la file si tu veux être servi avant midi.
Je n’ai pas le temps de lui répondre que je vois débarquer Stacy de la cuisine, un double expresso fumant dans sa main et la mine désolée en me le tendant.
Je regarde June une dernière fois puis me tourne vers sa collègue.
– Dis au patron de faire en sorte de ne pas embaucher n’importe qui, ça pourrait nuire à son business.
– Oui bien sûr, Mason… Ne fais pas attention, elle est nouvelle ici, elle…
Je tourne les talons, mon café à la main sans prendre le temps de la laisser finir ses explications. Je rejoins mes potes et nous quittons le Pool. …»
Mason
«…Je me dirige vers le comptoir, énervé, bouscule quelques personnes au passage et me plante à nouveau devant cette fille qui visiblement a décidé de me faire chier ce matin.
– Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « Apporte-moi un double expresso à la table du fond », July ? m’emporté-je en faisant exprès de me tromper de prénom.
June, sérieusement ! Qui donne un prénom de mois à son gosse ?!
Elle ne me connaît pas et ne sait pas que je peux très vite partir en vrille.
– J’ai bien tout compris, rassure-toi, me dit-elle. Mais d’après ta place dans la file à ton arrivée tout à l’heure, il me reste quatre personnes à servir avant toi et comme visiblement tu sembles connaître les lieux, tu n’es pas sans savoir qu’il n’y a aucun service à table le matin.
Je la fixe intensément, pensant l’impressionner par ma stature, mais son regard ne baisse pas. Elle m’observe et me toise malgré sa petite taille et l’espace d’un instant, je suis surpris. Surpris qu’on me tienne tête, surpris que cette fille sortie de nulle part ose le faire. Je sens ma colère monter en flèche, mais je me maîtrise. Respire, Mason ! Pense à ce que t’a dit ta psy, bordel !
– Écoute, July…
– June, me coupe-t-elle.
– June ! Tu apprendras que dans cette université certaines personnes ont… disons… des privilèges. Tu vois, comme être servi en premier au réfectoire, avoir sa place de parking réservée, choisir ses options avant tout le monde ou encore être servi par June à table, comme ils veulent, quand ils veulent…
Elle me regarde toujours avec ses grands yeux sombres et pétillants d’une rage maîtrisée. Elle me sourit et alors que je pense qu’elle s’apprête à me faire ses excuses, son air change. Son attitude transpire le défi.
– Écoute, ce soir je relirai mon contrat de la première à la dernière page, mais je suis presque sûre que servir en priorité les personnes aux ego surdimensionnés ne fait pas partie de mes attributions… En attendant, laisse-moi faire mon boulot et reprends ta place dans la file si tu veux être servi avant midi.
Je n’ai pas le temps de lui répondre que je vois débarquer Stacy de la cuisine, un double expresso fumant dans sa main et la mine désolée en me le tendant.
Je regarde June une dernière fois puis me tourne vers sa collègue.
– Dis au patron de faire en sorte de ne pas embaucher n’importe qui, ça pourrait nuire à son business.
– Oui bien sûr, Mason… Ne fais pas attention, elle est nouvelle ici, elle…
Je tourne les talons, mon café à la main sans prendre le temps de la laisser finir ses explications. Je rejoins mes potes et nous quittons le Pool. …»
