AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de nikita


Le vent poursuit maintenant les nuages dans une course effrénée. Il souffle par rafales tentant d'entraîner les vastes parasols rectangulaires auxquels s'agrippent les commerçants.
- C'est-y vot' temps, madame Binoix ? me demande le poissonnier.
- Les enfants arrivent ce soir, lui dis-je en souriant.
- Ah ! c'est la fête, alors ! s'exclame-t-il, je m'en doutais lorsque je vous ai vue passer ce matin !
Puis il sort de dessous son étal trois tourteaux magnifiques.
- Vous m'en direz des nouvelles, ajoute-t-il avec un clin d'oeil.
Les animaux, prisonniers de leur poche en plastique, peuvent toujours tenter de se bouffer les pinces, je les fourre dans le coffre de ma voiture.
La nuit va bientôt tomber, en ce mois noir, lorsque je retrouve les virages, que je négocie le plus vite pos­sible cette fois. Pourtant, je prends le temps de m'arrêter en chemin et cueille les quelques branchages mordorés qui décoreront la table. La boue me colle aux pieds, je reçois en prime la douche que me donnent les arbres trempés, peu importe, j'aime la nature même lorsqu'elle se fâche.
En arrivant dans la cour rectangulaire de l'ancienne ferme que j'habite, je contourne le puits pour prendre un peu de bois sec dans le vieux four à pain où s'empilent généreusement les bûches. J'en sélectionne une demi-douzaine que je porte une à une jusqu'à la maison où je les pose, droites, contre la pierre à évier, souvenir des temps passés. Enfin à l'abri de la pluie froide, à nouveau cinglante, je peux fermer définitivement la petite porte à deux battants en me réfugiant dans la maison dont je reçois la tiédeur comme une bénédiction.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}