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Citation de Chocolatiine


Mais revenons à Fernande. La maternité était partie intégrante de la femme idéale telle que la dépeignaient les lieux communs courants autour d'elle : une femme mariée se devait de désirer être mère comme elle se devait d'aimer son mari et de pratiquer les arts d'agrément. Tout ce qu'on enseignait sur ce sujet était d'ailleurs confus et contradictoire : l'enfant était une grâce, un don de Dieu ; il était aussi la justification d'actes jugés grossiers et quasi répréhensibles, même entre époux, quand la conception ne venait pas les justifier. Sa naissance mettait en joie le cercle de famille ; en même temps, la grossesse était une croix qu'une femme pieuse et sachant ses devoirs portait avec résignation. Sur un autre plan, l'enfant était un joujou, un luxe de plus, une raison de vivre un peu plus solide que les courses en ville et les promenades au Bois. Sa venue était inséparable des layettes bleues ou roses, des visites de relevailles reçues en négligé de dentelles : il était impensable qu'une femme comblée de tous les dons n'eût pas aussi celui-là. En somme, l'enfant consacrerait la pleine réussite de sa vie de jeune épouse, et ce dernier point n'était peut-être pas sans compter pour Fernande, mariée assez tard, et qui le vingt-trois février venait d'avoir trente et un ans.
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