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Citation de mesrives


En abaissant la poignée, il constata que la porte était fermée à clé. Il tira les clés de sa poche et ouvrit. A l'intérieur rien n'avait bougé, comme si ses parents y vivaient toujours. Le bureau dans l'entrée était toujours aussi brillant qu'autrefois, le tic-tac de l'horloge de la cuisine laissait le temps s'écouler au même rythme que jadis, les assiettes chinoises étaient toujours alignées au mur, même le Sopalin était toujours sur son support dans la cuisine. Il entra dans le salon et l'observa en silence. Il se distinguait des salons ordinaires par l'absence de canapé. Tous les autres en avaient un, mais eux n'en avaient jamais eu à la maison. Sur un canapé, on pouvait discuter, s'asseoir pour regarder la télé. Ici, il n'y avait pas de télé, et avoir un canapé relevait du domaine de l'impensable. Sur un canapé, le danger était grand que l'on se rapproche et qu'on entre en contact physique, et ça, c'était un péché. Tout ce qui faisait plaisir était un péché. Ils n'avaient pas de télé, car la télé était un péché. Ils n'écoutaient jamais la radio, ni de musique, car c'était un péché. Les bandes dessinées et les jeux de société étaient un péché et c'était un péché de rigoler le dimanche. Le risque que quelqu'un rigole le dimanche dans cette maison n'était pas grand, mais on ne rigolait pas le reste de la semaine non plus. Il ne pouvait pas se souvenir d'avoir un jour surpris son père ou sa mère un sourire aux lèvres. Son foyer était marqué par le silence et l'austérité, la sévérité et les punitions.
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