Maria Pourchet

Mais il est encore un peu gêné. Il n’avouera peut-être pas, le garçon de l’Est, que dans les vides de cette vie d’effort hors norme, où l’esprit souffre de torture mentale et de solitude, naît une pure et simple obsession sexuelle. Pire car sans honte. Simple parce que ça l’était. Des heures à se branler, des pornos à la sauvette puis des filles, des putes artisanales dans les villes de tournoi, des terrains vagues, des banquettes arrières.
- Pourquoi ?
Pour le plaisir. La seule réponse à la torture quand on n’est pas suicidaire, c’est le plaisir.

Aurore se tait. Elle ne sait pas de quoi procède cet aveu, fatigué ou nécessité. Et pourquoi à elle. Mais ça lui plaît. Je pensé aujourd’hui que c’est là ce qu’Alexis cherchait, en voulant si clairement se placer dans le tableau des névroses connues. Lui plaire dans ses démissions, les lui faire accepter. Se coller complaisamment sur la tronche les étiquettes cliniques du XXeme siècle, satiriste, érotomanie. Regarde-moi sur la pente qui plonge à pic vers le bas, ne suis-je pas beau quand je glisse?