La durée du silence
27
extrait 2
L’eau trouble du fleuve dans la brume automnale
l’azur pourtant naissant et froid
la lumière dorée disparue
S’agenouiller sans force est la réponse
au monde frappé à mort
monde humain de petite envergure
échoué dans les mots peints à même le corps
écrits avec la peau
et l’âme ouverte ne sachant se relever
qu’à petits cris inaudibles
Ossements branches mortes
encore vivaces toute lumière bue
avec son fiel et son action de grâce
La lignée se poursuit
La croix toujours se tient droite
Le temps redevient musicien
L’enfoui refleurit
Ce que tu éprouves tu l’écris
sur la toile avec les couleurs intarissables
de ce qui résiste à l’immuable perte
et tu sais combien la lumière même
est fraternelle
i.m. 16 Juin 2021