Malgré ce que j’ai pu croire dans mon enfance, avoir des ancêtres glorieux ne m’avait pas rendue plus courageuse. La crainte de n’être pas à ma place, d’apparaître pour l’ignorante que j’avais encore le sentiment d’être malgré mes deux diplômes universitaires me retenait d’aller au bout de mes recherches. J’avais du travail, certes, des traductions à rendre et un roman à terminer, autant d’excuses imparables pour ne pas me rendre aux archives, mais ce qui me retenait vraiment c’était la peur de me couvrir de ridicule et celle de ne rien trouver.