Citations de Marie Celentin (34)
La philosophie platonicienne, tout comme l'histoire politique des peuples, nous enseigne que la liberté est l'art de suffire à soi-même.
Les esclaves sont par nature des enfants perpétuels qui n'ont aucune conscience de leur bonheur : l'affranchissement est, à mon sens, le pire service que l'on puisse leur rendre ! J'irais jusqu'à dire qu'affranchir un esclave est un acte de cruauté !
Si l'étude de Sophocle préparait au métier de citoyen, les tragédies d'Euripide, elles, se recevaient comme un don fait à l'âme et préparaient au métier d'être humain.
La délectation dans tous les domaines était son empreinte, sa création, l’unique réalisation de son règne qu’on ne pourrait attribuer qu’à lui seul.
Il voulait que chaque instant de sa vie, à défaut d’être une fête, fût une œuvre d’art.
Nul homme, à aucun moment de sa vie, ne peut se déclarer heureux, car ce que la Fortune et les Dieux ont fait, ils peuvent aussi le défaire en un seul jour.
"Comment réussissaient-ils à se toucher, les autres, sans hurler de douleur, parce qu'entrer en contact avec un corps étranger, c'était forcément ressentir autrui, avec une telle intensité que c'en était insoutenable?"
Aujourd'hui, je crois avoir compris ce qui fait la grandeur de l'Homme : quels que soient nos talents, nos errances, la profondeur ou la douleur de nos souvenirs, la grandeur est ce moment précieux où nous acceptons d'être suffisamment ouverts au monde pour accueillir l'improbable l'improbable et sublime : notre destin.
Ensuite, l'autosuggestion fit son oeuvre coutumière : à force de se répéter qu'on a pas le droit de formuler une anxiété, on finit par se convaincre qu'on ne la ressent pas.
Ce sont les longs voyages qui, impitoyablement, nous indiquent quels chemins nous avons encore à défaire dans le cours de nos vies.
Oui, telle une fleur de cyclamen, il semblait destiné à ne pousser qu'à l'ombre des grands arbres. Il était monté à l'envers, tant son âme que sa destinée étaient aussi tordues que le pédoncule de ces fleurs originales qui devaient à cette particularité leur nom étrange.
Elle se sentait différente, oui, mais pour elle, c'étaient les autres qui vivaient et s'exprimaient d'une façon insensée. Pour elle, aller en promenade ou descendre au verger, c'était partir en voyage.
En conclusion, et pour en revenir à notre sujet de départ, je crois que l'on peut dire que la vraie liberté, comme toutes les vertus, se trouve dans la modération. Si les contraintes sont trop nombreuses, ce n'est plus la liberté. Mais s'il n'y a plus aucune limite, si l'on use de sa liberté morale au mépris de la vie même, si l'on verse dans un affranchissement, un détachement excessifs qui mettent en danger le fragile équilibre du monde, là encore, ce n'est pas d'avantage la liberté: c'est une folie.
De toute façon, pour les Grecs, et plus encore pour les Alexandrins, évoquer une théorie littéraire, découvrir un aspect méconnu d'un mythe ancien et repousser par le verbe les ombres de l'ignorance étaient des opportunités non seulement de divertissement, mais aussi et surtout de progrès moral.
Mais chez les optimistes, la promesse d'un bonheur est aussi puissante que le bonheur lui-même.
Les enfants dont l'existence entière est un drame sont en général doté d'une maturité invraisemblable.
Seules les armes préservent du déshonneur : les mots sont pour les lâches.
Il n'était qu'eau et vapeur. Il était LA CRUE. Quelle ironie.
Lorsqu'il s'agit de faire parler de soi, une critique négative a sans doute bien plus de valeur que des félicitations. Car soit elle est pleinement justifiée et est alors salutaire, puisqu'elle permettra de progresser à celui qui en fait les frais; soit elle ne repose sur aucun argument sérieux et, dans ce cas, elle révèle seulement des susceptibilités mal placées qui étaient cachées jusque-là. Dans tous les cas,il est précieux d'être au centre des conversations.