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Citation de lallementhenri


Chayotte est là, portée par les vagues et les vents. Chayotte veut se retourner et le vent la pousse et la gifle. Chayotte poursuit sa course immobile dans le temps. Chayotte broie son coeur avec le temps.
Elle fiche ses mains dedans. Retrouve des empreintes. Saigne. Suce le sang.
Enfant greffé.

Oh ! Quand je pense à ma pauvre Chayotte, assise là, muette comme le sifflement d’une bise.
Aiguë, coupante, sans appel, sans mots à dire après les mots, sous la pluie glaciale que les Hommes insensés laissent pleuvoir sans se soucier du temps qu’il fera demain, sans une larme. Pleurant.
Chayotte, assise dans un coin, les yeux dévastés et accusateurs. Aiguës, coupants, sans appel.
Chayotte ! Chayotte ! crie-je. Chayotte, qu’est ce qui arrive ?
Le givre la perle comme un manteau de pluie.
Chayotte…. Du fond de tes yeux jaillissent des orages, autant d’étoiles filantes.
Quand tu saisis un grand manteau nuageux fait de mousse, de laines et que tu t’enfermes dedans. Sourde et incertaine.
Chayotte, voilà ta révérence au monde.

[...]

On n’a pas fait d’illusions pour Chayotte. Chayotte n’a pas d’illusions. Chayotte est le contraire de la magie.
Crois-tu qu’à force d’embrasser on trouve autre chose ?
L’amour passe. Le vertige et la nausée labourent les reins.
Il faut attendre et oublier le goût brûlant des larmes.
Ma tête repose parfois comme un épi au soleil de midi.
Mais ça ne dure jamais longtemps.
Il y a toujours le souffle… Des ongles noirs, des cadavres ivres, des fleurs rouges, des draps rudes.
Y’a-il une autre mémoire ?
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