Il y'avait,ily à longtemps
une qui sanglait
la terre de son sang
et jamais de sourires qui n'en étaient pas
Il y'avait,souviens-toi
et du plus loin qu'on se souvienne
un chavirement de corps.Du sien
qui n'était pas.
Sourire
La vie nous parcourt comme un livre
Densités d’ombres, de rives en rives
Suivant le silencieux enfant
Déridant les pluies et les lunes vides
L’enfant silencieux chute
Traverse les brassées d’oiseaux
Collecte les plumes
Mesure ses rêves :
De grands arpents de terre
Bosselés de montagnes.
Au coin de la bouche
Un sourire comme un peu de neige.
Chayotte est là, portée par les vagues et les vents. Chayotte veut se retourner et le vent la pousse et la gifle. Chayotte poursuit sa course immobile dans le temps. Chayotte broie son coeur avec le temps.
Elle fiche ses mains dedans. Retrouve des empreintes. Saigne. Suce le sang.
Enfant greffé.
Oh ! Quand je pense à ma pauvre Chayotte, assise là, muette comme le sifflement d’une bise.
Aiguë, coupante, sans appel, sans mots à dire après les mots, sous la pluie glaciale que les Hommes insensés laissent pleuvoir sans se soucier du temps qu’il fera demain, sans une larme. Pleurant.
Chayotte, assise dans un coin, les yeux dévastés et accusateurs. Aiguës, coupants, sans appel.
Chayotte ! Chayotte ! crie-je. Chayotte, qu’est ce qui arrive ?
Le givre la perle comme un manteau de pluie.
Chayotte…. Du fond de tes yeux jaillissent des orages, autant d’étoiles filantes.
Quand tu saisis un grand manteau nuageux fait de mousse, de laines et que tu t’enfermes dedans. Sourde et incertaine.
Chayotte, voilà ta révérence au monde.
[...]
On n’a pas fait d’illusions pour Chayotte. Chayotte n’a pas d’illusions. Chayotte est le contraire de la magie.
Crois-tu qu’à force d’embrasser on trouve autre chose ?
L’amour passe. Le vertige et la nausée labourent les reins.
Il faut attendre et oublier le goût brûlant des larmes.
Ma tête repose parfois comme un épi au soleil de midi.
Mais ça ne dure jamais longtemps.
Il y a toujours le souffle… Des ongles noirs, des cadavres ivres, des fleurs rouges, des draps rudes.
Y’a-il une autre mémoire ?
Mais il est sûr que les lieux des grandes peines ne
sont pas gênés par le sacarsme des guerres.
Ils sont seuls simplement et leur condition,c'est
qu'on ne peut plus les atteindre.
J’essaye d’écrire une chanson où débarquer — une terre —
comme s’il s’agissait de faire revenir le soleil d’entre
les nuages, les perles rares et les poèmes, le mystère de leurs
conversations éternelles.
L'abandon,au matin,s'éprouve.
Une route sans pavés,sans bitume
Et le sable se consumme jusqu'à la nuit
Dans des mains que tiennent
Des compagnons sans autres fortunes.