TOI, L’HERBE…
Toi, l’herbe
toi ligneuse, tête lourde de graines,
que le hasard a fait germer en pot sur un balcon,
je te merveille, je t’espérance
tu sauvage
tu
secrète
tu parles d’une grande terre semée de toi
sur elle je caresse ma figure civilisée,
mes livres verticaux,
l’espace tout entier : sa vieille histoire, sa fatigue.
Nous nous faisons une origine
dans l’odeur de ta sève.
Babel n’est pas encore construite
et nous non plus.
Ce sont les jours d’avant l’homme et la femme.
Tout est possible encore.