Dans la tourmente révolutionnaire de 1975 qui avait bouleversé les trois pays de l'ancienne colonie française, le Laos a sans douté évité la radicalisation destructrice de ses idéaux, ce qui n'a pas été le cas au Cambodge. Si Saigon a pris le nom de Hô-Chi-Minh-Ville, Vientiane, elle, a gardé le sien : Vieng-Chan, la « ville de santal », qui, telle une fleur posée sur la rive du Mékong, s'épanouit dans le flamboiement du soleil couchant, à l'horizon du grand fleuve, embrasant le ciel et l'eau mouvante dans un dernier sursaut du jour, avant de céder la place au scintillement des étoiles. Puisse le promeneur du futur contempler encore cette féerie, et non seulement son reflet dans les vitres des gratte-ciel ! p. 280