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Citation de mandarine43


[ Incipit ]

Tu peux à peine bouger, contraint au silence, au recueillement dans ce désert puant, dans ce désert bruyant. Seul, seul sans vraie douleur, tu t’éveilles, la tête bloquée à peine quand elle s’incline à droite, bloquée par cette cicatrice encore fraîche à ton cou. Seul.
Peut-être en toi le désespoir, peut-être la révolte, peut-être et surtout l’hébètement d’être là, comme une brusque absence à la vie. Et il te faut vivre ces heures, ces jours, tu ne sais pas encore que ce seront des années. Tu retournes à toi-même, toi, ton unique recours. Toi, rien d’autre. Les cris, les déjections, les fenêtres murées, la tiédeur d’un air définitivement vicié, les hurlements, les râles, parfois des rires, des sanglots, des hoquets, des bras décharnés, des chemises en loques, l’urine de plusieurs jours qui stagne entre les lits, au milieu de l’allée.
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