Les monstres existent.
C’est le pari qu’ont fait les valeureux auteurs de cet ouvrage dont
la tâche consiste à traquer la bête effrayante sur un terrain de
chasse particulier : celui du littéraire. La quête ici participe à la
multiplication des monstres qui apparaissent désormais un peu
partout entre les lignes. On comprend que ce système d’excès fait
du monstre la manifestation d’infinis possibles, ce que la littérature
voit comme une force et une contrainte à l’origine de l’inspiration.
Il est attendu que les études réunies dans ce volume déterminent
la spécificité des œuvres qui naissent de cette influence. Car
définir le monstre, c’est aussi définir la communauté de normes
dans laquelle il s’insère. Si l’anomalie est le premier degré de
l’écart, celui de l’altération de la norme, l’énormité, en est le
second, puisqu’il suppose l’émergence d’une autre norme engendrée
par la naissance d’une entité é-norme. En effet, parce qu’il se
présente comme un écart, le monstre réfléchit la norme, étant
entendu qu’il la projette et la pense. Métaphoriquement, le monstre
(monstrum) c’est l’écriture qui montre et se montre, qui attire
l’attention. Cette représentation, cette (démon)stration, trouve en
la littérature un terrain d’accueil unique dans la mesure où l’œuvre
permet au monstre de laisser une marque, de rendre ostentatoire
son passage ou son existence. C’est ce mouvement de monstration
qu’il conviendra de définir et de comprendre selon les spécificités
que lui offre chaque production.
Ce livre, à l’écriture magnifique, nous transporte littéralement dans la tête de cette jeune athlète. Et l'on nage ici beaucoup plus dans la vase que dans le courant…dans les efforts qu’on leur demande, dans le sentiment de la réussite à tout prix et malheureusement aussi dans les excès et les abus de toutes sortes. Tout au long de ma lecture, un sentiment d’inconfort m’a habitée. Quelle vie misérable ont plusieurs de nos athlètes qui eux, croient entrer dans un rêve…un récit dérangeant, mais nécessaire !
Depuis quelques temps, une évidence s,imposait: mes fils ne m'aimaient pas. Même bébés, ils n'avaient pas eu besoin de moi pour être consolés ou rassurés. Ils se suffisaient. (p. 221)
La violence, c'est comme les punaises de lit. Une fois qu'elles sont installées, on peut rien faire. Ça gratte. Alors faut tout jeter.
Tu sais que tu es pauvre quand t'as des mouches à fruit, mais que t'as pas de fruit.