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Citation de Bernardbre


J’ai préparé tout à l’heure un cours de grammaire sur les emplois du conditionnel.

C’est beau, mon ami, ces expressions très nuan¬cées d’hypothèses, soit menacées, ou condamnées par le temps ; soit détournées de leur réalisation, dif¬férées, en germe, en attente.
Ainsi, lorsque je dis, par exemple : « Si vous m’aviez prise dans vos bras, j’aurais été heureuse », savez-vous qu’il s’agit d’un « irréel du passé » ? L’action n’a pas été réalisée. Désormais passée. Fi¬gée dans les rêves (« irréel »), nostalgique (« du passé »). Bref, chassée du réel. C’est ça le condi¬tionnel passé.
Explorons maintenant le conditionnel présent.
Exemple : « Si vous m’aimiez, vous me pren¬driez dans vos bras. » Là, nous sommes face (face à face) à un conditionnel présent dont l’emploi est ap¬pelé « l’irréel du présent. »
Hélas ! L’action est soumise à une éventualité écartée.
Action inaboutie parce que l’hypothèse est for¬tement mise en doute ; d’où l’impossibilité de sa ré¬alisation actuelle : « irréel du présent ».
Enfin, il existe un délicieux emploi de ce redou¬table conditionnel présent, appelé « potentiel ».
Exemple : « Si vous me preniez dans vos bras, vous me rendriez heureuse ».
À peine un changement de temps, direz-vous. Cela modifie tout cependant.
Le manuel de grammaire dit que l’action est pré¬sentée ici « réalisable mais incertaine ». Ce qu’il y a de bien avec le potentiel, c’est qu’il illumine le rêve de quelques teintes optimistes. Le temps ne le limite pas. De plus, il libère autant le sujet que l’objet de l’action, en les tournant vers l’horizon.
Que dites-vous ?
Que le danger de l’horizon est qu’il s’éloigne à chacun de nos pas ?
C’est en effet la définition de l’illusion.

Mais n’est-ce pas aussi celle de l’espoir ?
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