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Bibliographie de Marie-José Le Roy   (1)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Ce matin, lorsqu’elle s’était regardée dans la glace au moment de se coiffer, elle avait soudain découvert quelque chose d’étranger dans le visage qui lui faisait face. C’était pourtant le sien, mais elle se refusait à l’admettre. Ce moment de confrontation fut brutal. Il la transperça au point de l’amener à une sorte d’introspection. Ce regard au fond d’elle-même Évannah n’y était pas préparé. C’est pourquoi ce soir, assise sur ce banc, elle sut que l’heure de l’inventaire plus exactement de l’état des lieux avait sonné.
Soudain, elle se trouvait confrontée à une notion qui gouverne tous les destins et à laquelle nul ne peut se soustraire, puisqu’il est l’élément dont la rigueur, la justesse est la même pour chaque individu. Ce paramètre qui est loin d’être un détail, bat comme un cœur, rythme, régit toute vie et se nomme le temps.
Le temps… Évannah ne lui avait jamais, jusqu’à ce soir d’automne, porté d’intérêt. Il n’avait jamais compté, elle l’avait tout bonnement ignoré et ne prononçait jamais son nom. Pourtant, si elle avait été attentive, elle se serait aperçue qu’elle avait couru tout le temps après ce temps qui avait gouverné chaque minute, chaque heure de ses journées. Pourquoi tant de mépris pour une chose aussi essentielle !
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C’est donc avec optimisme et conviction qu’elle monta à bord d’un navire, qui avait pour vocation de traverser l’océan. Elle s’était fait préciser qu’il allait vers l’ouest, car ni le nord, ni le sud, ni l’est ne l’intéressaient. La personne qui lui avait vendu le billet pour le voyage lui avait demandé avec beaucoup d’insistance vers quelle destination elle souhaitait se rendre, ce que Lottie trouvait superflu, puisqu’elle ne souhaitait qu’une seule chose : aller vers l’ouest. La vendeuse du billet, une commerçante avertie, n’essaya pas de discuter, puisque le principe veut que le client ait toujours raison, même si parfois il a tort. Elle lui vendit donc un aller vers New York, lui précisant que naviguant dans cette direction, elle voyagerait avec certitude vers le point qu’elle désirait. Ce que la vendeuse ignorait, c’est que Lottie voulait impérativement aller à la rencontre de l’ouest, qu’elle supposait être un îlot, sorte de refuge en plein milieu de l’océan. Sans doute, l’imaginait-elle avec une bannière plantée dans son centre disant : bienvenue, ici vous êtes à l’ouest.
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L’endroit où se prennent les bus s’appelle un quai. Pour Liselotte, ce mot qui à lui seul représentait le voyage était synonyme d’aventures. Les noms des stations avaient eux aussi leur importance, car ils avaient la capacité de susciter la rêvasserie ou stimuler l’imagination. Kandinsky, Duke Ellington, Lavoisier, Aragon, toutes les célébrités de la littérature, de la musique, de la peinture, des sciences, défilaient pour la satisfaction de cette petite bonne femme, qui malgré son dénuement, arrivait encore à s’émerveiller, à rêver.
Elle avait rapidement compris qu’un bus est un espace extraordinaire où se mêlent pour un bref moment, les vies, les histoires, les peines, les bonheurs de ceux qui l’empruntent. Tous ou presque n’ont aucun lien, mais cohabitent et communient un instant, pour ensuite se diluer, happés par leurs propres destinées.
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Son pays était au bout du monde. Il pointait ostensiblement son nez vers l’horizon, cette ligne où terre et ciel paraissent se rejoindre pour s’entrelacer et fusionner, dans l’unique but d’engloutir avec gourmandise, les ingrédients emmitouflés dans les brumes lointaines. Mais dans son pays, ce n’était pas la terre qui rejoignait le ciel… c’était la mer. Et au-delà de la mer, Lottie avait toujours su que les voiles des bateaux qu’elle apercevait au loin et qui tout à coup paraissaient s’esquiver ne le faisaient que pour rejoindre le soleil, qui invariablement le soir, suivait cette trajectoire.
Son père nommait cet endroit confus l’ouest et Lottie rêvait de l’ouest.
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Ce fut le froid. Un de ces froids qui vous glace jusqu’à la moelle des os, qui la réveilla ce vingt-cinq décembre. Un froid qui lui arriva jusqu’au cœur et l’emmitoufla dans une mélancolie, pleine de brumailles.
Tout pouvait encore arriver, pensa-t-elle. Ils allaient certainement venir déjeuner, avec une bonne excuse pour ne pas être venus réveillonner. Elle balaya son accablement, agrafa un sourire à son visage fatigué et se remit à guetter fiévreusement, le moindre signe annonçant leur venue.
Malheureusement, ce vingt-cinq décembre fut un jour comme les autres.
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Anaëlle Bishop qui avait été élevée dans la religion savait que l’on a deux anges qui veillent sur chacun d’entre nous : un bon et un mauvais. Sidonie Bishop sa grand-mère, lui avait souvent parlé de ces deux spiritualités duelles qui passaient leur temps à se combattre. Ce n’était pas une guéguerre, mais une lutte assassine. Tant que le bon ange avait le dessus, tout allait bien. Malheureusement, si le mauvais réussissait à s’imposer, c’était la cata. Sidonie Bishop était une spécialiste, incollable sur tout ce qui touche l’angélologie.
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C’est pourquoi la réalité qui semblait sur le point de le rattraper était semblable à une bombe qui balayait toutes ses certitudes, tous ses rêves. Il n’allait pas se laisser faire. Malgré les préconisations funestes et la mise en garde du chirurgien, courageusement il tenterait l’impossible.
Et l’impossible fut tenté…
Et la catastrophe fut accomplie…
Et sa main fut à jamais foutue…
Il ne regrettait pas la folie entreprise, car vivre avec un doute aurait été infiniment plus insupportable.
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Lors du repas, on retrouvait tous les sujets révolutionnaires qui avaient présidés les rencontres précédentes, amenant les protagonistes à s’écharper sur les thèmes explosifs comme la politique, la religion, l’éducation, l’argent. Ils ne pouvaient se passer de ces chamailleries, c’était sans doute leur façon à eux de s’aimer.
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Confusément, elle s’interrogeait, se demandant si sa recherche n’était pas une sorte de quête initiatique, où l’objet désiré, mais introuvable, lui avait révélé un monde d’émotions.
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