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Critiques de Marie-Joseph de Chénier (1)
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Charles IX, ou l'école des Rois, tragédie

Jeune frère d’un auteur un peu plus connu, André, Marie-Joseph Chénier revendique avec cette pièce être le premier dramaturge révolutionnaire. Sa pièce, Charles IX, avait été acceptée par la Comédie française dès septembre 1788, mais interdite par la censure. Elle sera créée sur scène en novembre 1789 dans un climat de scandale et de polémique. Compte tenu du refus de certains comédiens de jouer, la pièce donnera l’occasion à un jeune acteur de lancer une brillante carrière, Talma, dont le nom demeure associé au théâtre révolutionnaire. La pièce a participé aux débats politiques du temps, et cet aspect a été assumé par l’auteur, en particulier dans la Dédicace de la pièce à « la Nation française » et non plus à un roi ou un puissant.



Nous sommes à la veille de la Saint-Barthélémy, juste après le mariage entre le futur Henri IV et Marguerite de Valois. C’est apparemment la paix, mais des signes inquiétants font penser à Coligny que quelque chose de néfaste se prépare. Il en parle avec Henri de Navarre. L’Hôpital se montre rassurant, et prêt à s’engager pour préserver la paix. Mais Catherine de Médicis, le duc de Guise, et le cardinal de Lorraine poussent le roi à éliminer les protestants, et préparent le massacre dans l’ombre. Il finira pas céder, et les choses suivront leur sinistre cours. Charles IX, le massacre accompli, sera bourrelé par le remord, et Henri de Navarre se positionnera pour prendre la place du roi, sorti diminué par les événements.



C’est une pièce très classique dans la forme, d’une tragédie à la française, un peu à la Voltaire. C’est le contenu qui est plus révolutionnaire, avec un jugement très sévère de Charles IX, faible, mené un peu par le dernier qui a parlé, et surtout par sa mère, qui a prise sur lui. Pas foncièrement mauvais, mais qui permet l’horreur. C’est en réalité une remise en cause de la monarchie du droit divin, qui donne à un seul homme, du fait de sa naissance, un pouvoir démesuré sur tous les autres. Charles IX n’est pas apte à exercer un tel pouvoir de manière juste et bénéfique à son peuple, et au-delà, la question est de savoir si un seul homme l’est. L’essentiel dans la pièce devient le peuple, le bien commun, et non plus la gloire d’un pays identifié à son souverain.



La pièce est plutôt bien construite, même si très classique, la tragédie va vers son dénouement par des chemins relativement balisés et un peu sans surprise. C’est bien fait, mais l’objectif principal est un positionnement politique, une vision de la royauté, qui sortie du débat de l’époque de sa création, perd tout de même de son intérêt, même si elle nous permet de voir comment ce débat se construisait et quels pouvaient être les arguments, qui jouaient aussi sur l’affect, l’émotion, que le théâtre pouvait si bien apporter.
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