Les lieux respiraient tout simplement le calme paradisiaque. Ceinturée d’une myriade de bosquets fleuris qui embaumaient l’air de leur parfum, la riche demeure était construite en bois de cyprès avec un toit bas et large qui recouvrait une immense véranda aux colonnes enrubannées de lierres et de roses. Colibris et abeilles se partageaient joyeusement ce copieux festin. De part et d’autre de l’habitation s’élevaient, au cœur de ces majestueux jardins, des colombiers : symbole éternel de l’amour où se déroulent en perpétuité des scènes de rivalité et de séduction.
Évangéline, la vierge de Grand-Pré, était, est et sera toujours pour les Acadiens l’emblème et l’exemple du courage et de la persévérance. Si son grand périple donne un sens réel à notre vie, à notre quotidien, son histoire symbolise l’humble et brave peuple qui a payé le prix de sa liberté afin de toujours préserver sa langue, sa culture et sa religion.
Que de beaux et savoureux souvenirs j’emportais dans mon cœur rempli de reconnaissance ! Que de belles leçons de vie aussi ! J’appris que connaître le sens de la bonté et de l’amour n’avait rien à voir avec notre origine, notre culture, notre religion et notre langue puisque nous affrontions tous les mêmes rafales de peines et de joies.
Cette philosophie magnanime d’accepter l’autre dans ses différences me mettait à l’épreuve. L’ennemi ne devrait jamais plus exister, puisque l’ignorance, les croyances et les dogmes créaient des fossés entre les hommes. Mon amour était-il assez fort pour le réconforter et l’accompagner vers son repos éternel ?
Même si le territoire était désormais anglais depuis presque un demi-siècle, le peuple français refusait toujours de prêter serment d’allégeance au roi d’Angleterre. Jamais il ne se départirait de sa culture, de sa langue et de sa religion. C’était l’héritage sacré pour sa progéniture
Le cours de la vie se faufila dans les jours, les semaines, les mois, les saisons. Les joies et les peines, les naissances et les deuils, les miracles et les accidents tragiques, tous ces nombreux événements tissaient le quotidien de l’histoire de ce village fort sympathique.
ne tolérait aucun écart de conduite ou élan de paresse dans sa classe. La petite Louise l’apprit à ses dépens. La fillette rêvassait un peu trop en classe, selon la bonne sœur. Cette dernière ordonna à son élève de la suivre dans le bureau de la supérieure, où, à travers les portes closes, tous les enfants entendirent hurler Louise qui goûtait aux trois coups sur chaque main du martinet en cuir noir que la religieuse portait en permanence à sa ceinture à proximité de son rosaire. Cet instrument de discipline rappelait aux écoliers l’importance d’obéir à toute consigne donnée.
Les biens matériels périssent ; les biens du cœur et de l’esprit persistent .
L’amour ne signifiait plus pour moi de me reposer sur l’être cher, mais bien d’apporter à autrui mon soutien. De plus, je commençais à accepter sereinement mes défaites et mes déceptions.
Jamais ces braves gens n’ont renié leurs racines. Les Britanniques ont peut-être vidé l’Acadie de ses habitants, mais jamais ils n’ont réussi à extirper l’Acadie de leurs cœurs.