Le legs de la collection d’art de Cornelius Gurlitt au Kunstmuseum de Berne en 2013 a réveillé le spectre des spoliations par les nazis et entamé un important travail de recherches de provenance. Mais qui était-il ? Sans source, l’autrice fait œuvre d’imagination. Un texte sensible, historiquement documenté, qui s’attache à comprendre sans excuser, à recréer une enfance dans l’Allemagne en guerre et une vie entière sous le poids du secret et de la peur. Un court roman sur une thématique d’actualité et nécessaire.
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Ce roman réussit un subtil et constant équilibre, de ceux qui ne peuvent être stables que dans la douceur. Le vieux peintre n'est pas qu'une figure de sagesse, il a ses propres douleurs et ses sublimes lubies. La rédemption par l'art n'est pas dénuée d'embûches et la distance qui sépare le peintre de l'adolescent est grande.
Rien en effet n'est facile dans ce livre, mais rien n'est prétentieux. L'Art y est peint de façon humble et délicate et on peut y voir un fil rouge du livre, une toile de fond qui est passerelle entre deux mondes : entre le peintre et un adolescent, entre le jeune et le vieux, entre celui qui a tout perdu et celui qui veut tout perdre, entre celui qui crée et celui qui détruit. Et pourtant ces deux-là s'attirent irrésistiblement.
On peut retenir une leçon de l'ouvrage : l'Art, s'il n'est pas tout puissant, peut déjà beaucoup.
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J'ai lu "Les radieux" de Marie Perny, et j'ai trouvé cela assez bien... Maurice est un peintre octogénaire reconnu, qui, entouré de ses proches, tente depuis 10 ans de se remettre de la mort de sa femme. Jusqu'au jour où sa rencontre avec Bryan, jeune loubard paumé de 17 ans, va tout remettre en question... J'ai gagné ce livre à un concours (en échange d'une critique !), sinon pour être honnête, je ne m'y serais jamais intéressée. Mais la surprise est au final bonne: la plume de l'auteure est empreinte d'une certaine poésie, le propos (sortir de son "cadre" confortable et rassurant pour aller vers l'inconnu) est intéressant, et j'ai bien aimé l'écriture à plusieurs voix qui permet d'avoir le point de vue de chacun des protagonistes. Par contre pourquoi une couverture aussi austère pour un livre presque lumineux ? Bref, pas mal, mais pas transcendant non plus.
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