Solitude. Non, jamais il n'y a de solitude pour l'homme. Il est avec lui-même. Sa vie est un épuisant dialogue avec lui-même.
Le silence. La paix. Mensonge ! Il n'y a pas de paix pour l'homme.
p 86
"Chose à nouveau digne de remarque : Tolstoï n'écrit plus dans son journal, pendant qu'il travaille sérieusement à Anna Karénine. Il est libéré de son attitude d'introspection sempiternelle : c'est comme au temps de Guerre et paix"
Si vous lisez Anna Karénine pour les nuls, vous trouverez pour corroborer certaines supputations les plus saugrenues, des renvois répétés au journal intime de Tolstoï qui n'existe pas !
p74
La crise d'Arzamas est le point culminant de la tension dramatique qui réunit, pour les torturer, les deux Tolstoï. S'il se débat contre le souvenir de la Mort, c'est que le double de Tolstoï appelle la Mort. Pourquoi ? Parce que le Tolstoï charnel refuse le bûcher qu'il lui faudrait allumer de ses désirs, de ses ambitions, de ses cupidités, pour devenir un spirituel. Alors, dans le même instant,- il l'a dit cent fois dan son oeuvre-, le possède le sentiment que la Mort seule est la Porte..
p88
Certains ont pu remarquer en allant plus avant que ce titre c'est : La Mort, la fascination, la redoutée, avec laquelle le vieux Tolstoï avait rendez-vous, quelque trente ans plus tard, comme son Anna, dans une gare : Astapovo. La première rencontre de Vronsky et d'Anna dans cette fameuse gare, est marquée par la mort d'un ouvrier écrasé par le train. Anna en reste tremblante. A Oblonsky qui l'interroge, elle répond : "C'est un présage funeste" ..
p98
Léon Tolstoï lit Bakounine, s'y intéresse, mais s'en éloigne; " Je dirige mes regards vers les énormes masses de gens simples, ignorants et pauvres", écrit-il dans ses carnets