AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de PATissot


Quant à l’université de Strasbourg, elle continue d’attirer beaucoup d’étudiants d’Outre-Rhin. En mai 1770, l’un d’eux descend à l’auberge « À l’Esprit », puis se trouve un logis.
– Je suis bien au Vieux-Marché-aux-Poissons et c’est le numéro qu’on m’a indiqué. Johann-Wolfgang Goethe, mon garçon, voilà ta demeure strasbourgeoise.
[ . . . ]
L’été de 1770 aggrave encore la crise des subsistances en Alsace, avec des orages terrifiants qui provoquent des inondations. À Michelbach-le-Bas, par exemple…
(Des paysans inondés :)
– Au secours ! Sauvez-nous ! Nous avons passé la nuit là-dessus !
– Chez nous, c’est à peine mieux : il n’y a plus de fontaines, plus de ponts. Des arbres ont été emportés par le torrent de boue !
La crise ne semble pas trop intéresser Goethe, et ses études guère davantage. Avec son nouvel ami Herder, qui est déjà célèbre comme homme de lettres, théologien et philosophe, il cultive la littérature.
– L’Alsace est si riche en poésie populaire, en récits traditionnels ! J’estime qu’il faut en collecter le plus possible !
À l’automne 1770, une autre rencontre chez le pasteur Brion, à Sessenheim, va faire date dans sa vie.
(Le pasteur Brion, à sa fille, sur le pas de porte :)
– Entre Frédérique ! Monsieur Weyland nous a amené un de ses amis, Monsieur Goethe !
Ce jour-là naît une grande passion, ardemment partagée. Johann Wolfgang revient à Sessenheim autant qu’il le peut et compose des poèmes enflammés pour la jeune fille.
– Dich sah ich und die milde Freude floss von dem süssen Blick auf mich.
Ganz war mein Herz an deiner Seite und jeder Atemzug für dich.*
*– C’est toi que je voyais et la joie suave se répandait de ton doux regard sur moi.
Tout mon cœur était à ton côté et chaque souffle pour toi.
Mais tout s’effondre pour Frédérique en août 1771 : ayant achevé ses études, Goethe rompt avec elle et rentre à Francfort. Avec le temps, il deviendra l’écrivain de langue allemande le plus illustre d’Europe.
(Deux jeunes filles nobles, à leur terrasse :)
– Ah ! Ces « sessenheimer Lieder » de Goethe ! Dire qu’il a écrit ces poèmes pour une simple petite paysanne alsacienne ! Quelle chance elle a eue, cette fille !
– Elle aurait sans doute préféré un amoureux fidèle sans poèmes. Ou qui ne répande pas dans le public ce qu’il était censé avoir écrit pour elle seule !
Le cœur brisé, Frédérique repoussera tous les soupirants, même le poète Lenz. Devenue malgré elle l’ « amoureuse célèbre » de la littérature allemande, elle repose depuis 1813 au cimetière de Meissenheim (Bade).
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}