Cela fait des années que ce petit manège dure entre eux. Pépé Jules ramasse les plus beaux galets sur la plage et, pendant que mémé a le dos tourné, il les utilise pour lui écrire des mots d'amour qu'il dessine dans le jardin, au détour d'un bosquet, sous le banc ou derrière le figuier. Il y en a plus d'une trentaine, cachés çà et là, témoins de la poésie et de l'amour de mon grand-père. "Aucune fleur ne saura éclipser ta beauté", "Tes yeux sont le feu qui m'anime", "Merci d'émerveiller mes jours", "Aujourd'hui n'est que l'ombre de demain."
– Pourquoi ne réunis-tu pas toutes tes déclarations dans un recueil ?
– Le papier s'envole et s'effrite, ma nine. La pierre n'oubliera pas.