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Citation de le_Bison


Dans la tente de campagne de l’état-major du régiment N° 17 de Chiclayo, près du fracas des obus, du rataplan de la mitraille et des sèches éructations des balles des compagnies d’avant-garde qui viennent de commencer les manœuvres de fin d’année, le lieutenant Pantaleon Pantoja, qui, debout devant un tableau et un panneau de cartes, explique aux officiers, d’une voix ferme et métallique, les stocks, système de distribution et prévisions de par cet d’approvisionnements, est soudain invisiblement soulevé du sol, de la réalité la plus immédiate par un courant foudroyant, ardent, effervescent, émulsif et crépitant qui brûle, cuit, exacerbe, multiplie, supplicie, affole le vestibule anal et le couloir rectal et se déploie comme une araignée entre ses fesses, mais lui, brusquement livide, subitement inondé de sueur, le cul secrètement froncé avec une obstination forcenée, la voix à peine voilée par un tremblement, il continue à émettre des chiffres, à produire des formules, à additionner et soustraire. « Il faut te faire opérer Pantita », murmure maternellement Mme Leonor. « Fais-toi opérer mamour », répète, doucement, Pochita. « Qu’on te les enlève une bonne fois, mon frère, fait écho le lieutenant Luis Rengifo Flores, c’est plus facile à opérer qu’un phimosis et à un endroit moins dangereux pour la virilité. » Le Major Antipa Negron, de la Santé militaire, rit aux éclats : « Je vais décapiter ces trois hémorroïdes d’un seul coup, comme si c’étaient des têtes d’enfants en beurre, mon cher Pantaleon. »
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