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Critiques de Marion Canevascini (10)
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Masterkrep

Parce qu’elle est artiste (multiforme : bande dessinée, laine, écriture, arts plastiques) et que nous savons tous que l’art nourri rarement son « homme », Marion Canevascini a décidé, sur un coup de tête, de postuler en tant que crêpière dans un restaurant nouvellement ouvert en Suisse.

Éreintée, dépassée, soumise à un stress constant (clientèle nombreuse mais personnel en sous-nombre), elle y est restée pourtant une bonne année car peu à peu, elle s’est sentie investie d’une mission : celle de témoigner.

Et elle le fait bien ! Son témoignage parsemé de notes littéraires, philosophiques, humoristiques, est une vraie peinture d’un modèle économique basé sur une rentabilité poussée à son paroxysme en écrasant les salariés, sans formation, sous le poids des multiples tâches à effectuer.

Sans formation particulière en restauration puisque l’entreprise forme elle-même ses employés, sur deux jours, au cours desquels ils doivent mémoriser la confection de trois pâtes différentes, le pliage des crêpes selon leur contenu et justement le continu variable presque à l’infini. Tout cela sans compter la réalisation de plusieurs sauces « maison ». Et bien sûr sans compter également les desiderata de la clientèle, comme « Cette commande : banane- chocolat sans banane mais avec une pomme. »



Mais ce n’est pas encore tout ! Rentrer chez soi n’éloigne pas, ou si peu, l’employé de son travail, non ! Il est tenu de lire tous les messages envoyés sur whatsApp et d’y répondre. Ne pas le faire serait une faute professionnelle. Et puis, c’est bien connu, l’entreprise est une grande famille dans laquelle réactivité et disponibilité (pardon flexibilité) sont les bases d’une saine et franche relation.



Un peu de repos après tout ça ?



Et bien pas vraiment, car voilà que se pointe un virus avec lequel il va falloir composer, le fameux Covid19. Alors si un peu de repos obligatoire est bienvenu pour quelque temps, fermeture administrative oblige, les employés doivent faire face à d’autres courses contre la montre pour ensuite honorer les commandes. Et toujours dans un souci de rentabilité, le patron, l’oeil toujours vif, a diminué les effectifs pour garder ses marges…



Je pourrais encore vous citer un bon nombre d’anecdotes, mais je vous invite plutôt à vous pencher sur cet ouvrage qui réunit bien des qualités et des niveaux de lecture différents.



C’est caustique, cruel, drôle et le reflet éminent d’une certaine façon de faire dans le domaine de la restauration. D’ailleurs, nous avons pu constater que depuis le Covid, les demandes d’emploi dans ce secteur d’activité restent très souvent non honorées, et pour cause !

Enfin, il faut souligner la qualité des illustrations, en grande majorité noires et blanches, finement crayonnées qui apportent un dynamisme supplémentaire au récit.



« Il y a plusieurs façons de se battre. L’écriture en est une. »



Un grand merci à Babelio et aux éditions Antipodes pour cette leçon de cuisine, vue depuis les coulisses.

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Sables mouvants

C'est l'histoire d'une petite fille qui se croit invisible, ce qui est bien pratique pour observer le monde autour d'elle et essayer de le comprendre.

Ce sont des images qui reviennent un peu au hasard de la mémoire ou d'une vague sensation.

Chez elle, on écoutait Barbara chanter son père « couché dans le jardin de pierres ».

Mais, où était le sien ? disparu un beau jour sans que cela ne semble déranger quiconque. Il était devenu aussi invisible qu'elle : « Notre point commun le plus manifeste : être sans visage. »

Le temps passe et arrive l'âge adulte, les souvenirs se précisent. Les larmes affleurent aux paupières jusqu'à la (re) naissance.



« Sables mouvants » est un livre magnifique. Très peu de texte, une courte phrase parfois, pour ponctuer un dessin.

Un ouvrage que je vais garder à porter de main pour le contempler encore et encore, m'imprégner de la sérénité qui en émane.

Les illustrations sont d'un réalisme et d'une élégance incroyables.

Le portait de Barbara en pleine page mériterait un encadrement.

J'ai un énorme coup de coeur pour ce roman graphique de Marion Canevascini et je remercie très vivement Babelio et les Editions Antipodes pour ce magnifique cadeau.



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Notre frère

Merci à Babelio et aux Éditions Antipodes pour la découverte.

Je vais essayer de rédiger la critique de cet ouvrage.



Ce roman graphique traite de manière intime et vu du regard d'une enfant la maladie au sein d'une famille.

La narratrice a un grand frère et une petite sœur. La famille en général mais la fratrie en particulier est bouleversée par la maladie "au nom d'insecte" diagnostiquée chez l'aîné.

La schizophrénie n'est pas nommée, mot trop difficile pour deux jeunes enfants mais l'effet de cette situation sur elles est fort bien rendu. Cela les rapproche, elles étaient "presque jumelles" malgré la différence d'âge. Elles la subissent, se "contentant d'exister". Leurs parents ne montrant jamais leur chagrin, elles ont pris sur elles et supporté.

Elles ne revivent que loin de la maison ou quand leur frère quitte la maison. La vie retrouve alors sa légèreté.



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Notre frère

Je remercie les Editions Antipodes ainsi que Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre.



"Notre frère" est une bande-dessinée touchante du point de vue d'une enfant. Il conte l'arrivée de la maladie dans une famille ainsi que ses conséquences. On y aborde une maladie psychiatrique, la schizophrènie.

Cette histoire poignante est teintée d'espoir naïf, enfantin, et accompagnée de dessins en noir et blancs très beaux et graves.

C'est un bouquin qui se lit très vite (il est donc court) et qui survole un peu trop vite les détails. Nous ne rentrons pas vraiment dans les particularités de cette maladie psychiatrique mais restons dans ce point de vue extérieur. Peut etre un peu trop...
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Notre frère

Deux soeurs cadettes expriment leur ressenti par rapport a la maladie de leur frère.



Les dessins exprime très bien leurs émotions, ils sont noir et blanc, comme la maladie ou la mort.



Les mots sont dilués et très bien choisis, le livre est court et se lit vite.

Mais on se sent vite impliquée dans le contexte de la maladie et le désarroi de ces deux soeurs.

J'aurais préféré en savoir plus sur la maladie, le frère en question, mais cela n'as pas gêner ma lecture.

J'étais hypnotisée par les tableaux graphiques et ces quelques mots.

Merci a Babelio et a Antipodes pour cette envoi pour #massecritique.






Lien : https://www.nathlivres.fr/l/..
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Sables mouvants

Grâce à Babelio masse critique, j'ai pu découvrir ce beau roman graphique.



Sables mouvants, c est l histoire d une petite fille qui perd son papa. Pas facile de faire son deuil, d admettre l absence et de ne pas chercher dans chaque visage l être manquant.



Les dessins au crayon en noir et blanc s accordent parfaitement avec le texte, qui est, je trouve, très poétique. Le texte est toutefois peu présent, une ou deux phrases tout au plus par page A4. La lecture est contemplative. L ouvrage se lit rapidement. Certaines phrases restent à l esprit et nous invitent à réfléchir. Le sujet est universel, c est celui de la perte, du deuil. Il peut donc toucher chacun.e.

La couverture dorée est jolie et est en adéquation avec le titre.



C est l deuxième roman graphique de cette autrice et dessinatrice suisse, c'est une belle découverte. Un petit moment hors du temps. Un livre qui se lit et relit et que je garde donc bien rangé dans ma bibliothèque.

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Masterkrep

J'ai reçu Masterkrep dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.



L'autrice y évoque son expérience très intéressante, celle d'une reconversion éphémère : artiste, elle postule un jour pour travailler dans le monde de la restauration, et plus précisément dans une petite chaîne de crêperie en Suisse.



Le livre résulte de son expérience et des textes qu'elle a notés durant celle-ci, de 2019 à 2020.

Cette chronique est d'autant plus intéressante qu'elle plonge le lecteur, dans sa deuxième partie, dans un monde de la restauration touché par la pandémie de Covid-19.



Évidemment, son constat est consternant, sans grande surprise, et met en lumière la dureté du travail en restauration, la précarité des employés, et les méthodes managériales toxiques.



Le texte est agrémenté d'illustrations qui rendent la lecture fluide et agréable.



Une jolie découverte !

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Sables mouvants

Sables mouvants nous confie le voyage intérieur d'une jeune femme en quête d'identité après une enfance marquée par l'absence d'un père. Au fil des souvenirs, la narratrice se rappelle la petite fille invisible qu'elle était et du douloureux sentiment de manque et de solitude qui l'étreignait.



Souvenirs et moments de vie s'entremêlent et se succèdent à travers quelques lignes empreints de poésie et de magnifiques dessins à l'encre noire formant une harmonie emplie de sensibilité. Le récit très simple, tout en pudeur, est seulement ponctué de quelques mots. C'est avant tout un ouvrage que l'on contemple, que l'on ressent, en se laissant imprégner par les émotions que l'autrice réussit à merveille à nous transmettre.



De la tristesse de la perte jusqu'à la renaissance, Marion Canevascini nous livre un roman graphique intime et délicat sur la reconstruction et la quête identitaire.
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Masterkrep

Marion est une artiste vivant en Suisse, qui, un jour, presque par hasard, se lance et se fait embaucher dans une crêperie. D'abord quasiment ravie de découvrir un job où l'on est forcément rémunéré des heures travaillées, intéressée par ce monde nouveau et le savoir-faire à acquérir pour le poste de crêpière, elle détonne en tant que doyenne dans un monde de jeunes étudiants, mais elle s'accroche et soigne ses doigts. Mais au fil des semaines, même avant que le Covid sonne l'heure de la pause, elle fera l'amère expérience du revers de la médaille, des logiques économiques qui s'appuient sur le travail précaire.



Masterkrep (l'édition suisse a titré Patakrep vraisemblablement) c'est un récit biographique à la fois hilarant, brillant et documenté. Il emporte le lecteur dans l'univers laborieux de l'autrice, qui démarra une prise de notes, faite de récits du quotidien mais aussi de réflexions et divagations parfois poétiques, drôles, sociales, ou plus graves. Sur la forme, il ne s'agit pas d'une bande dessinée à cases et à bulles, mais d'un récit imagé, d'un journal de bord assez libre, sans contrainte de régularité, mais avec des illustrations illustrant le propos ou allant au delà, comme une saine digression nécessaire à l'employé sous pression.



On apprend des choses sur le quotidien au sein d'une enseigne ici surnommée Masterkrep, qui compte plusieurs crêperies. La répartition des tâches, les seaux de pâte à crêpes à anticiper, les différents postes et leurs lots d'ingratitudes, l'hyper flexibilité exigée aux employés afin de coller le plus possible aux coups de feu et autres variations de fréquentation, les avaries techniques de panne et autres fuites de frigo, bref, l'envers du décor de l'odeur de la crêpe vanillée qui nous promet un plaisir assuré à travers une carte d'une centaine de saveurs au choix.



Elle conclut d'ailleurs qu' "Arrivée chez Masterkrep par hasard, innocemment, quoique non sans folie, me voici animée par la colère. Au départ, il y a eu le désir d’un travail rémunéré pour ce qu’il est, en contraste avec le métier d’artiste, dont la validation par la valeur est incertaine. En effet, un livre vendu rapporte à son auteur, moins que le prix de revient d’une crêpe au sucre. L’art est-il par essence engagé ?"



C'est un album réussi, intéressant et doux-amer.
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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Notre frère

Une émouvante réussite.




Lien : https://www.ricochet-jeunes...
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