Je suis contente de ne pas être morte, c’est vrai, mais pas fière. Je ne m’enorgueillis pas d’un tel massacre. Je suis prête à déployer mon art devant un être intelligent décidé à me tuer ; mais, tout à l’heure, il s’agissait simplement de ne pas me faire piétiner jusqu’à ce que j’aie trouvé les points vulnérables de ce gros éléphant. Si j’avais eu à tuer cette créature pour nourrir ma famille affamée, je serais peut-être fière. Ou peut-être encore si j’avais dû la traquer et la chasser dans sa jungle natale. Mais là, je n’avais qu’à enfoncer mon épée et ma lance dans le corps de ce gros animal poussé dans un lieu inconnu, sans aucun endroit où se cacher. Non, il ne s’agissait pas de l’art du gladiateur ou du chasseur, mais celui de l’abattoir. Si j’avais voulu apprendre la boucherie, je serais devenue apprentie bouchère !